Île de la Tortue

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Île de la Tortue
Zile Latòti (ht)
Image satellite (NASA) de l'île de la Tortue
Image satellite (NASA) de l'île de la Tortue
Géographie
Pays Drapeau d'Haïti Haïti
Localisation Océan Atlantique
Coordonnées 20° 02′ 23″ N, 72° 47′ 24″ O
Superficie 178,70 km2
Côtes 80 km
Point culminant Morne Monde (459 m)
Administration
Département Nord-Ouest
Arrondissement Port-de-Paix
Démographie
Population 35 347 hab. (est. 2009)
Densité 197,8 hab./km2
Autres informations
Géolocalisation sur la carte : Haïti
(Voir situation sur carte : Haïti)
Île de la Tortue
Île de la Tortue
Îles en Haïti
Espace caraïbe

L'île de la Tortue (en créole haïtien : Zilè Latòti) est une île de l'océan Atlantique, située au nord-ouest d'Hispaniola. Elle constitue une commune d'Haïti dépendant du département du Nord-Ouest et de l'arrondissement de Port-de-Paix.

Nommée du fait de sa forme Tortuga de mar (« Tortue de mer ») par Christophe Colomb, cette île des Antilles était un bastion pour les flibustiers et boucaniers qui écumaient les Caraïbes au XVIIe siècle et a été le premier territoire de Saint-Domingue colonisé par la France.

Géographie[modifier | modifier le code]

Longue de 37 km sur 6,7 km de large, soit une superficie de 178 km2, l'île se trouve à 7,4 km au large de la ville de Saint-Louis-du-Nord et à 8,2 km au nord de Port-de-Paix. Elle est séparée de ces deux cités par un bras de mer, le canal de la Tortue.

Géologie[modifier | modifier le code]

Bien qu'à sa proximité immédiate, l'île de la Tortue fait partie d’un bloc tectonique distinct du reste d’Hispaniola. Son relief est très accidenté avec une crête centrale, des terrasses au nord, un sol sableux et limoneux sur les côtes et argilo-acide sur les hauteurs qui atteignent 450 mètres. La côte sud présente des plages et des récifs.

Littoral[modifier | modifier le code]

L'île de la Tortue possède au nord une côte comportant des falaises battues par la houle océanique et rendues si inaccessibles qu’on appela ce littoral inhospitalier la « Côte de Fer ». Sa côte sud « sous le vent » offre d'excellents refuges bien abrités, dont la rade de Basse-Terre, et de magnifiques plages. L’une d’elles, « La Pointe-Ouest », a été désignée par la revue de tourisme Condé Nast, comme l'une des dix plus belles plages des Caraïbes[1].

Démographie[modifier | modifier le code]

La commune est peuplée de 35 347 habitants[2] (recensement par estimation de 2009).

Histoire[modifier | modifier le code]

L'île de la Tortue est le premier territoire colonisé de Saint Domingue par la France. Les Espagnols étaient alors fortement présents sur la partie orientale de l'île principale (Hispaniola), mais par contre faiblement présents (voire inexistants) sur la partie occidentale et la Tortue.

L'histoire coloniale de la Tortue comporte deux grandes périodes, les XVIIe et XVIIIe siècles :

  • le XVIIe siècle est l'âge d'or de la flibuste dont la Tortue devient la capitale régionale. Bertrand d'Ogeron de La Bouëre en est le gouverneur dans la seconde moitié du XVIIe siècle ;
  • le XVIIIe siècle est marqué par un déclin relatif, face à la « Grande Île » devenue française par le traité de Ryswick en 1697. L'île de la Tortue sert alors surtout de refuge pour la qualité de son climat réputé sain, et pour sa sécurité lors de la période révolutionnaire (c'est là que Leclerc décède en 1802) ;
  • l'ile de la Tortue est restituée par les Français à la république d'Haïti, sous Charles X, en 1826.

Économie[modifier | modifier le code]

Potentiel touristique[modifier | modifier le code]

Avec sa géologie, ses sites naturels, ses plages, ses récifs, ses montagnes, ses vestiges historiques et culturels, son histoire de boucaniers et de flibustiers, l’île a un grand potentiel touristique. Elle dispose également de terres argileuses qui se prêteraient facilement à la fabrication de poteries et de briques entrant dans la construction de maisons et d'autres ouvrages d’art.

Administration[modifier | modifier le code]

La commune est composée des sections communales de :

  • Pointe des Oiseaux ;
  • Mare Rouge.

Personnalités liées à l'île de la Tortue[modifier | modifier le code]

Dans les médias[modifier | modifier le code]

  • L'île est un des lieux de l'intrigue dans le film Capitaine Blood (1935) de Michael Curtiz.
  • En , à la suite du passage de l'ouragan Jeanne, les médias internationaux (y compris français) ont annoncé pendant plusieurs jours que l'île de la Tortue avait disparu. L'île avait effectivement été inondée, mais elle n'a jamais été engloutie. Elle a néanmoins souffert de dégâts très importants[5]
  • Animation : La Famille Pirate, dessin animé, 40 épisodes (1999-2004) s'inspire du nom de cette île.
  • Au cinéma, dans la série de films Pirates des Caraïbes, Tortuga est une île hors-juridiction où les pirates peuvent mouiller sans inquiétude. Les bagarres et le stupre y sont monnaie courante.
  • Dans le jeu vidéo Sid Meier's Pirates!, Tortuga est un comptoir français où il est possible de faire escale.
  • Dans le jeu vidéo Assassin's Creed IV Black Flag, Tortuga est une des îles secondaires se trouvant à l'Est de la carte où l'on peut trouver un entrepôt.
  • Dans la musique, Alestorm sort le sa chanson Tortuga, issue de l'album Curse of the Crystal Coconut, sorti le .

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en-US) Condé Nast, « The Caribbean: The Secret in the Sand », sur Condé Nast Traveler, (consulté le )
  2. [PDF] (fr) Population totale, par sexe et population de 18 ans et plus estimées en 2009, au niveau des différentes unités géographiques sur le site de l'Institut haïtien de statistique et d'informatique (IHSI)
  3. Association Roger Riou fondée en 1975
  4. « page de l'association Roger Riou », (consulté le )
  5. Chronique d'une île en perdition.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Moreau de Saint-Méry, Description topographique, physique, civile, politique et historique de la partie française de l'isle Saint-Domingue, Philadelphie, Paris, Hambourg, 1797-1798, (réédition, 3 volumes, Paris, Société française d'histoire d'outre-mer, 1984), p. 694-710.
  • Valerio Evangelisti : Tortuga, premier volume du Cycle des Pirates, roman.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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