Ali Baba et les Quarante Voleurs

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Couverture d'Ali Baba et les Quarante Voleurs par Albert Robida.
Cassim, frère d'Ali Baba, enfermé dans la grotte, illustré par Maxfield Parrish (1909).

Ali Baba et les Quarante Voleurs (arabe : علي بابا واللُّصوص الأَرْبَعِين) (titre complet : Histoire d’Ali Baba, et de quarante voleurs exterminés par une esclave) est un récit que l'on présente souvent comme faisant partie des contes Mille et Une Nuits traduits par Antoine Galland en 1701, bien qu'il n'ait jamais été présent dans les manuscrits initiaux mais à leurs côtés[1].

Origine

Souvent associé au recueil des contes des Mille et Une Nuits, Ali Baba et les Quarante Voleurs ne fait pas partie des manuscrits originaux, mais a été rajouté tardivement à l'ouvrage comme Sinbad le marin et Aladin ou la Lampe merveilleuse. Malgré d'intenses recherches menées depuis le XVIIIe siècle, on n'a jamais pu trouver de sources arabes et orientales à ces histoires « orphelines ». On sait, par le Journal tenu par Antoine Galland, que Hanna Dyâb lui raconta seize contes sur lesquels il en publia douze. Parmi ceux-ci, on trouve celui d’Ali Baba[2].

Résumé

Ali Baba est un pauvre bûcheron. Un jour, il part dans la forêt pour couper du bois. Soudain il entend des voix : il se cache dans un arbre où il entend le chef d'une bande de quarante voleurs dire « Sésame, ouvre-toi » qui permet d'ouvrir la grotte, et « Sésame, ferme-toi » la formule magique pour la fermer. Une fois le crépuscule venu, il prononce la formule et entre dans la grotte, découvre des trésors accumulés et emporte une partie de l'or.

Son frère Cassim, qui est un riche marchand, est surpris par la fortune soudaine d'Ali Baba. Cassim va à la caverne, mais ne retrouve plus la formule qui lui permettrait de sortir de la grotte. Les bandits le surprennent dans la grotte, le tuent et découpent son corps en morceaux.

Ali Baba, inquiet de l'absence de son frère, va à la grotte et découvre les restes de son frère. Avec l'aide de Morgiane, son esclave très habile, il réussit à enterrer son frère sans attirer l'attention de ses connaissances.

Les bandits, ne retrouvant plus le cadavre, comprennent qu'une autre personne connaît leur secret. Ils finissent par repérer la maison d'Ali Baba. Leur chef se fait passer pour un marchand d'huile et demande l'hospitalité à Ali Baba, portant trente-huit jarres. L'une d'elles est remplie d'huile et chacune des trente-sept autres cache un des bandits. Ils projettent de tuer Ali Baba pendant son sommeil. Morgiane découvre leur plan et tue les bandits cachés dans les jarres en versant de l'huile bouillante dans chacune d'elles.

Pour se venger, quelque temps après, le chef des bandits s'établit comme commerçant et se lie d'amitié avec le fils d'Ali Baba, désormais chargé des affaires commerçantes de Cassim. Le chef des bandits est invité à dîner chez Ali Baba, où Morgiane le reconnaît. Celle-ci effectue alors une danse munie d'une dague qu'elle plonge dans le cœur du bandit.

Dans un premier temps, Ali Baba est furieux de voir son hôte exécuté, mais il finit par rendre sa liberté à Morgiane et la donne en mariage à son fils.

Analogies

Ce conte faisait l'objet du conte-type AT 676, Sésame, ouvre-toi ! Dans la classification Aarne-Thompson-Uther, il a été regroupé sous l'entrée ATU 954, Les Quarante Voleurs (Ali Baba). Une version, intitulée Mont Simeli (en allemand : Simeliberg) figure dans les Contes de l'enfance et du foyer des frères Grimm (KHM 142).

Adaptations

Cinéma

L'histoire a été adaptée au cinéma, notamment en 1954 par Jacques Becker avec Fernandel (Ali Baba et les Quarante voleurs), et à la télévision en 2007 par Pierre Aknine avec Gérard Jugnot (Ali Baba et les Quarante Voleurs).

Enfin, le long métrage d'animation de Walt Disney Pictures, Aladdin et le Roi des voleurs contient deux références au conte[réf. souhaitée].

Mise en musique

L'histoire a fait l'objet d'une opérette de Charles Lecocq, Ali-Baba, créée en 1887 à Bruxelles, puis à Paris en 1889 (livret de Albert Vanloo et William Busnach).

Une comédie musicale, Les Mille et Une Vies d'Ali Baba, a été produite par le producteur Jean-Claude Camus au Zénith à Paris tout l'été à la fin et un album Ali Baba de la tournée est sorti sous 23 titres où figurent les chanteurs Sonia Lacen et Sébastien Lorca. Ali Baba est en outre devenu un des six ou sept thèmes standards de la comédie musicale de Noël en Angleterre, le pantomime anglais. Tous les ans des dizaines de versions sont présentées.[réf. souhaitée]

Danse de Morgiane (2012) est une œuvre pour piano du compositeur Damien Top inspirée du dernier projet inabouti de Maurice Ravel.

Divers

  • Un manga, Magi: The Labyrinth of Magic (qui sera plus tard adapté en dessin animé), fait référence à l'histoire d'Ali Baba en le prenant lui et son esclave, Morgiane, comme personnages principaux.
  • Dans le jeu vidéo en ligne, MapleStory, Ariant est une ville à l'architecture arabe qui rappelle les Mille et une Nuits ; The scorching desert qui se trouve au milieu du désert, conduit au passage secret nommé Rocky Hill (La Colline Rocheuse) où se situe la caverne du scorpion rouge (Red scorpion's Lair) ; le mot magique ou le code d'accès est : Sésame, ouvre-toi. Le joueur doit écrire en anglais : Open Sesame. De nombreux trésors sont à l'intérieur.
  • Dans la bande dessinée 3 Souhaits, le personnage d'Ali Baba est repris comme certains personnages de contes des Mille et Une Nuits.
  • Le personnage d'Ali Baba apparaît dans le jeu Sonic and the Secret Rings sous les traits de Tails.

Expressions

  • Un lieu rassemblant diverses choses est souvent qualifié de « caverne d'Ali Baba ».
  • Un moyen permettant de vite avoir accès à quelque chose est souvent qualifié de « sésame ».

Notes et références

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  1. Les Mille et Une Nuits, traduction et préfaces de René R. Khawam, Phébus, Collection Domaine Arabe (4 vol.), 1986-1987. Cette traduction s'appuie sur les manuscrits les plus anciens disponibles (XIIIe-XIVe siècles), dont celui ramené de Syrie par Galland. En effet, comme il le développe dans son introduction, Khawam met en doute la pertinence de l'édition de Boulaq, publiée en 1835 et dont les sources manuscrites, trop récentes, lui semblent suspectes et édulcorées.
  2. Bernard Heyberger, Un Syrien à Paris : le "Grand Hyver" d'Hanna Dyâb, Paris, Editions du Seuil, , 515 p. (ISBN 978-2-02-140625-2), p. 293 du livre L'Exploration du Monde: Une autre histoire des Grandes Découvertes