BB 8700

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BB 8700 (SNCF)

Identification
Exploitant(s) SNCF/Fret
Désignation BB 8710...8786
Type locomotive électrique
Modèle d’origine BB 8500 / BB 88500
Constructeur(s) Alsthom
Nombre 20
Transformation 2001
Mise en service 1965-1972
Retrait 2004/2005
Caractéristiques techniques
Disposition des essieux B'B'
Écartement standard (1 435 mm)
Captage pantographe
Tension ligne de contact 1500 V
 Tension moteurs 1,5 kV
Moteurs de traction 2 moteurs
TAB 660 B1
Largeur 3,038 m
Hauteur 4,148 m
Empattement du bogie 1608 m
Diamètre des roues Ø1100
Vitesse maximale 100 km/h
Sous-séries
BB 8710...36 BB 8737...86
Longueur (m)
14,700 14,940
Masse (t)
78,3 79,5
Puissance (kW)
2610 2940

[1],[2],[3],[4]

Les BB 8700 sont une série de vingt locomotives électriques de la SNCF circulant sous courant continu 1 500 V.

Issues de la transformation de BB 8500 (ou de BB 88500) de la première sous-série, elles circulent en dix unités doubles indéformables affectées à la pousse des convois sur la ligne de la Maurienne mais leur existence est brève : mises en service en , les dernières sont radiées en .

Genèse de la série[modifier | modifier le code]

BB 8529 (Paris-Austerlitz, 2011).

Alors que les CC 6500 participent à la pousse des convois dans les rampes de la ligne de la Maurienne en renfort de la locomotive de tête dans les années 1990, la réorganisation de la traction au tournant du XXIe siècle les conduit, sur l'axe Paris-Lyon-Méditerranée, vers d'autres missions qui exploitent mieux leurs qualités[5].

Les BB 8500 et 88500 étant limitées depuis quelques années à des parcours de 150 km du fait de leur mauvaise suspension et de l'inconfort de leurs cabines de conduite, il est décidé d'en modifier vingt pour la Maurienne en remplacement des CC 6500, accouplées deux par deux, avec renumérotation en BB 8700. La puissance d'une unité double de BB 8700 (5 880 kW)[6] est équivalente à celle d'une CC 6500 (5 900 kW)[7]. La décision s'inspire du principe mis en œuvre au début des années 1960 avec les « unités Maurienne » constituées de onze formations de deux locomotives BB 1-80 attelées en permanence[8].

Description[modifier | modifier le code]

Les locomotives destinées à être modifiées sont choisies dans la première sous-série de BB 8500, disposant de petites cabines et de bogies équipés d'une suspension secondaire[9]. La transformation, effectuée en deux phases dans les ateliers de Chambéry, consiste en particulier en la modification et l'agrandissement des cabines de conduite à une extrémité par transfert d'un compresseur pneumatique dans le compartiment moteur, l'isolation phonique et la pose d'un siège plus confortable. Les cabines situées côté accouplement, inutilisées en usage normal, ne nécessitent pas d'aménagement. Limitées à 100 km/h[N 1] et sur un parcours réduit (30 km voire un peu plus quand elles se rendent à Chambéry pour entretien), leur inconfort est moins insupportable pour le personnel de conduite[11].

D'autres modifications concernent la possibilité de désactiver certains dispositifs de sécurité comme le contrôle de vitesse par balises, opération obligatoire quand elles circulent en pousse, ou le montage d'un éperon chasse-neige aux extrémités de l'unité. À l'issue de ces transformations, l'aspect extérieur de ces locomotives, toutes revêtues de la livrée béton, ne se distingue pas de celui des machines d'origine.

Service[modifier | modifier le code]

Ces machines affectées à l'activité Fret, renumérotées dans la série des BB 408700 et attachées au dépôt de Chambéry[11], servent exclusivement sur la ligne de la Maurienne, principalement pour les pousses en queue de convois de fret sur la section Saint-Jean-de-MaurienneModane où la déclivité peut atteindre 30 ‰[12]. Elles circulent exclusivement en UM2 (unités doubles)[9]. Arrivées à destination, elles sont dételées et redescendent à Saint-Jean-de-Maurienne haut-le-pied mais ne peuvent effectuer que deux allers-retours par jour, au risque de dépasser la limite des 150 km journaliers qui leur sont autorisés. Elles peuvent également revenir comme véhicules dans un train de machines. Leurs missions les mènent parfois jusqu'à Saint-Avre, ainsi qu'à Chambéry pour leur entretien et leurs révisions[13].

Dans les derniers mois de 2005, leur fin de carrière naturelle liée à la réorganisation de Fret SNCF conduit à la radiation totale de la série remplacée dans ses attributions par des BB 7200[14]. Aucun exemplaire de la série n'est conservé.

État du matériel au 1/06/2012
Engin[N 2] Ancien n°[15] Transformation Radiation Livrée Dépôt
BB 408710 BB 8510 puis 88510 Béton Chambéry
BB 408712 BB 8512 puis 88512 Béton Chambéry
BB 408716 BB 8516 puis 88516 Béton Chambéry
BB 408721 BB 8521 puis 88521 Béton Chambéry
BB 408724 BB 8524 puis 88524 Béton Chambéry
BB 408728 BB 8528 puis 88528 Béton Chambéry
BB 408732 BB 8532 Béton Chambéry
BB 408733 BB 8533 puis 88533 Béton Chambéry
BB 408735 BB 8535 puis 88535 Béton Chambéry
BB 408736 BB 8536 Béton Chambéry
BB 408737 BB 8537 Béton Chambéry
BB 408741 BB 8541 Béton Chambéry
BB 408743 BB 8543 Béton Chambéry
BB 408750 BB 8550 Béton Chambéry
BB 408760 BB 8560 Béton Chambéry
BB 408771 BB 8571 Béton Chambéry
BB 408778 BB 8578 Béton Chambéry
BB 408783 BB 8583 Béton Chambéry
BB 408784 BB 8584 Béton Chambéry
BB 408786 BB 8586 Béton Chambéry

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Alors que les BB 8500 possèdent une double réduction de transmission autorisant des vitesses maximales de 100 ou 140 km/h, les BB 8700 sont bloquées sur le régime PV (100 km/h)[10].
  2. Les locomotives conservent le numéro d'ordre qu'elles avaient auparavant : la série des BB 8700 est donc discontinue[11].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Jacques Defrance, Le matériel moteur de la SNCF, N.M. La Vie du Rail, 1978
  2. Redoutey 2007, p. 63.
  3. Revue bimestrielle Voies Ferrées, Le matériel moteur de la SNCF, en plusieurs articles sur plusieurs numéros par année
  4. Revue mensuelle Rail Passion, État trimestriel du matériel moteur SNCF, un article par trimestre
  5. Sabatini 2002, p. 16-17.
  6. Olivier Constant, « Vingt BB 8500/88500 transformées en BB 8700 », Le Train, Publitrains, t. 1 « Les locomotives à courant continu 1 500 V »,‎ , p. 73 (ISSN 1296-5537).
  7. Olivier Constant, « Vingt BB 8500/88500 transformées en BB 8700 », Le Train, Publitrains, t. 1 « Les locomotives à courant continu 1 500 V »,‎ , p. 78 (ISSN 1296-5537).
  8. Sabatini 2002, p. 17-18.
  9. a et b Olivier Constant, « Vingt BB 8500/88500 transformées en BB 8700 », Le Train, Publitrains, t. 1 « Les locomotives à courant continu 1 500 V »,‎ , p. 76 (ISSN 1296-5537).
  10. Sabatini 2002, p. 25.
  11. a b et c Sabatini 2002, p. 20.
  12. Sabatini 2002, p. 21.
  13. Sabatini 2002, p. 21-23.
  14. Loïc Fieux, « BB 8500, les ouvrières discrètes », Ferrovissime, no 10,‎ , p. 36 (lire en ligne).
  15. Redoutey 2007, p. 366.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]