Bernard Giraudeau

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Bernard Giraudeau
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Nom de naissance Bernard René Giraudeau
Naissance
La Rochelle (France)
Nationalité Française
Décès (à 63 ans)
Paris 15e (France)
Profession Acteur
Réalisateur
Producteur
Scénariste
Écrivain
Écrivain de Marine
Narrateur
Films notables La Boum
Viens chez moi, j'habite chez une copine
Le Ruffian
Rue barbare
L'Année des méduses
Les Spécialistes
Le Fils préféré
Ridicule
Une affaire de goût
Le Grand Pardon

Bernard Giraudeau, né le à La Rochelle et mort le à Paris 15e, est un acteur, réalisateur, et écrivain français.

Au départ engagé dans la Marine nationale, il devient ensuite acteur dans les années 1970, remarqué au cinéma avec des apparitions dans Deux Hommes dans la ville (1973) et Le Gitan (1975).

Avec des seconds ou premiers rôles dans Et la tendresse ? Bordel ! (1979), Le Toubib (1979) avec Alain Delon, La Boum (1980), Viens chez moi, j'habite chez une copine (1981) ou Passion d'amour (1981), il s'impose dans des personnages d'hommes séduisants, droits et aventuriers. Notamment après Le Ruffian (1983) avec Lino Ventura, il devient dans les années 1980 un nouveau héros d'action français, succédant à Jean-Paul Belmondo et Alain Delon, en étant la tête d'affiche de Rue barbare (1984), Les Spécialistes (1985), Bras de fer (1985) et Les Longs Manteaux (1986).

Tentant de changer son image, notamment dans Poussière d'ange (1986), il s'oriente dans la décennie suivante vers des films d'auteurs, tournant pour Olivier Assayas, Nicole Garcia, François Ozon, Claude Miller et Patrice Leconte. Il réalise également deux films, L'Autre (1990) et Les Caprices d'un fleuve (1996), de nombreux documentaires sur des voyages, et se lance dans l'écriture, auteur de quelques succès.

Il est nommé à trois reprises aux Molière, et cinq fois aux César, dont une en tant que réalisateur.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Petit-fils d'un cap-hornier et fils d'un militaire de carrière (dans l'infanterie), souvent en mission pendant la Guerre d'Indochine, puis la Guerre d'Algérie[1], il s'engage en 1963, à l'âge de seize ans, dans la Marine nationale ; il entre à l'École des apprentis mécaniciens de la flotte de Toulon, implantée à Saint-Mandrier-sur-Mer, et en sort major de sa promotion, en qualité de matelot breveté.

Embarqué de 1964 à 1966 sur le porte-hélicoptères Jeanne d'Arc, comme matelot puis comme quartier-maître, il participe aux deux premières campagnes[2] de ce bâtiment tout neuf. Il embarque ensuite sur la frégate Duquesne, puis sur le porte-avions Clemenceau. Il quitte la marine au bout de sept ans pour tenter sa chance en tant qu'acteur. Âgé de vingt-deux ans à peine, il aura bouclé deux fois le tour du monde sur la Jeanne d'Arc.

Il occupe différents emplois aux Halles ainsi que dans une agence de publicité[3], puis se lie à une troupe de théâtre itinérant, originaire de La Rochelle.

En 1971, à l'âge de 24 ans, il entre au Conservatoire national supérieur d'art dramatique[4] et y obtient un premier prix de comédie classique et moderne en 1974.

Carrière[modifier | modifier le code]

Dès 1971, il apparaît dans de petits rôles à la télévision, puis, coup sur coup, en 1973, les seconds rôles de Georges Fortier adulte dans La Porteuse de pain et, surtout, d'Isidore Beautrellet dans deux épisodes de la série Arsène Lupin (saison 2, épisode 3, Le Mystère de Gesvres et 4 L'Aiguille creuse), avec Georges Descrières, Marthe Keller, Yvon Bouchard, Roger Carel, Henri Virlogeux, Yves Barsacq et Jacques Monod.

Également en 1973, il fait ses premières armes au cinéma et l'un de ses premiers films est Deux Hommes dans la ville, avec Jean Gabin et Alain Delon. Bientôt, il alterne les rôles au cinéma, à la télévision et au théâtre.

Son rôle de François dans Le Toubib de Pierre Granier-Deferre (1979) lui vaut d'être nommé pour la première fois pour le César du meilleur acteur dans un second rôle.

Il joue aux côtés de Claude Brasseur et de Sophie Marceau dans le film La Boum en 1980, dans lequel il incarne Éric Lehman, professeur d'allemand de Vic et amant de sa mère (Brigitte Fossey).

En 1983, Le Ruffian de José Giovanni, où il apparaît dans un premier rôle aux côtés de Lino Ventura et Claudia Cardinale, est un très grand succès avec plus de 3,3 millions d'entrées en France.

En 1985, il joue avec Gérard Lanvin dans le film de Patrice Leconte Les Spécialistes, film d'action qui remporte aussi un énorme succès (5,3 millions d'entrées au box office).

Bernard Giraudeau au Festival de Cannes 2003.

En 1987, il passe de l'autre côté de la caméra en devenant réalisateur, tout en continuant à tourner comme acteur. Après un téléfilm, il réalise pour le grand écran L'Autre (1991), une adaptation du roman d'Andrée Chedid, film pour lequel il est nommé pour le César du meilleur premier film.

Aussi acteur de théâtre, il a été le président de la 23e Nuit des Molières le 26 avril 2009.

L'écriture[modifier | modifier le code]

Dans les dernières années de sa vie[5], il se consacre avec succès à l'écriture et devient membre de l'association des « Écrivains de Marine ». Son roman Les Dames de nage s'est classé quinzième des ventes de romans en France en 2007 avec 117 000 exemplaires vendus[6], et ce avant sa publication en format de poche en 2008. Son dernier titre, Cher amour, publié en mai 2009 aux éditions Métailié, s'est classé huitième des ventes au classement Relay-Relaxnews du 10 au 16 juin 2009.

Le 4 novembre 2009 il se voit décerner le Prix Mac Orlan pour Cher amour, publié aux Éditions Métailié en [7] mais ne peut se rendre à la cérémonie pour raisons de santé.

La maladie[modifier | modifier le code]

En 2000, un cancer l'oblige à subir l'ablation du rein gauche, puis il souffre d'une métastase au poumon en 2005, ce qui le contraint à ralentir ses activités. Giraudeau comprend qu’il doit changer de vie ; il raconte alors que le cancer lui a permis d’apprendre à se connaître en pratiquant notamment la méditation dite de pleine conscience avec Jon Kabat-Zinn. Il enregistre avec lui un CD audio de douze méditations.

Il consacrera une partie de son temps à aider les malades en soutenant l'Institut Curie et l'Institut Gustave-Roussy[8].

Il meurt le , à l’Hôpital Georges-Pompidou, dans le 15e arrondissement de Paris[9], à l'âge de 63 ans, des suites du cancer qu'il combattait depuis dix ans.

Bertrand Tessier lui a consacré une biographie, Le Baroudeur romantique, réalisée pour France 5 et sortie en 2011, qui a été projetée le 11 mars 2013 à La Coursive de La Rochelle.

Au cours d'une soirée animée par son « pays » Jean-Louis Foulquier, sa famille a présenté à de très nombreux amis et admirateurs, le « Fonds de dotation Bernard Giraudeau », créé au printemps 2001, afin de perpétuer son action en faveur des malades du cancer.

En 2011, le film Les Lyonnais lui est dédié.

Divers[modifier | modifier le code]

En 1985, il aide son ami Jean-Louis Foulquier à lancer les Francofolies de la Rochelle en descendant en rappel la tour de la Chaîne.

Profondément attaché à la Marine nationale, il participe en octobre 2009 à la cérémonie de réouverture de l'école des mousses de Brest (qui avait été fermée en 1988), aux côtés du ministre de la Défense Hervé Morin et de l'amiral Pierre-François Forissier, chef d'état-major de la marine. En 2010, il est le parrain de la promotion « Frégate Thétis », du « nom de la frégate qui avait accueilli la première promotion de l'École des mousses, en 1856 »[10].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Sa première compagne fut l'actrice Anny Duperey, avec laquelle il vécut quinze ans et dont il eut deux enfants, Gaël (né en 1982) et l'actrice Sara Giraudeau (née en 1985), révélation féminine de la 21e Nuit des Molières en . Ils se séparent en 1991.

Théâtre[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Acteur[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Téléfilms[modifier | modifier le code]

Séries télévisées[modifier | modifier le code]

Réalisateur[modifier | modifier le code]

Réalisateur et scénariste[modifier | modifier le code]

Réalisateur de documentaires[modifier | modifier le code]

Doublage[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Documentaires (narrateur)[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Bande dessinée (scénariste)[modifier | modifier le code]

Livres sonores[modifier | modifier le code]

Il a été le narrateur des quatre premiers livres de Harry Potter avant d'être remplacé par Dominique Collignon-Maurin.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Bernard Giraudeau s'entretient avec Antoine Spire lors de la présentation de son roman Les Dames de nage.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean-Luc Douin, « Le comédien Bernard Giraudeau est mort », Le Monde, (consulté le )
  2. Campagnes de l'école d'application des enseignes de vaisseau, "E.A.E.V", stage à la mer clôturant le cycle de formation des officiers élèves.
  3. « Le cancer a emporté Bernard Giraudeau », Libération, (consulté le )
  4. Rueduconservatoire.fr
  5. Notamment Ici Paris - janvier 2011.
  6. données Ipsos/Livres Hebdo no 176
  7. Bernard Giraudeau, Cher Amour, (ISBN 978-2864246879)
  8. Paris-Match (no 3011 du )
  9. « Morts en 2010 où sont-ils enterrés Celemondo News », sur celemondo.com (consulté le ).
  10. Christophe Violette, La Marine nationale retrouve ses petits mousses (au CIN : Centre d'instruction naval de Brest), article sur Ouest-France.fr le 15 septembre 2009
  11. La Tombe du prince scythe (documentaire)
  12. François Busnel, article « Prix des lecteurs de L'Express : Nos lecteurs votent Giraudeau », 28 juin 2007, L'Express.
  13. Comité Mac Orlan, attribuant le Prix depuis 2005
  14. Bernard Giraudeau (texte d'interview sur Le Petit Prince), éditions Gallimard
  15. Bernard Giraudeau, membre des Écrivains de Marine (nommé le 29 octobre 2005)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie sur Bernard Giraudeau[modifier | modifier le code]

  • André Encrevé, « Giraudeau, Bernard René », in Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 2 : D-G, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2020, p. 841-42 (ISBN 978-2-84621-288-5)
  • V. Micheli, « Bernard Giraudeau : un philosophe aimable », L'Avant-Scène Cinéma, 1997, no 462, p. 1-3
  • Stéphane Rolet, « Entre la norme et le caprice : Les voies du métissage dans Les Caprices d'un fleuve de Bernard Giraudeau (1996) », La Licorne, 2004, no 69, p. 269-313
  • Mara Viliers et Gilles Gressard, Collection Ramsay : Stars d'aujourd'hui no 1 Bernard Giraudeau, 1985
  • Bertrand Tessier, Bernard Giraudeau le baroudeur romantique, Éditions l'Archipel, avril 2011. Une biographie riche de soixante-cinq témoignages inédits, d'extraits de correspondances et de photos d'enfance.
  • Victoire Theismann, L'Ami d'éternité, Pygmalion, 2016.
    Le récit de l'amitié singulière entre l'acteur et la jeune actrice devenue auteure, psychanalyste et metteuse en scène. Enrichi de photos et d'extraits de correspondance. — [lire en ligne]

Documentaires sur Bernard Giraudeau[modifier | modifier le code]

  • Bernard Rapp, Collection les feux de la rampe: Bernard Giraudeau, DVD, 2003
  • Bernard Giraudeau, le baroudeur romantique, de Bertrand Tessier, produit par Jean-François Lepetit, France 5, 2012
  • Un jour, un destin, Bernard Giraudeau : « Je suis venu vous dire… », 1 h 34.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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