L'Aquila

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L'Aquila
Blason de L'Aquila
Armoiries
Drapeau de L'Aquila
Drapeau
L'Aquila
Vue aérienne de L'Aquila.
Administration
Pays Drapeau de l'Italie Italie
Région Drapeau de la région des Abruzzes Abruzzes 
Province L'Aquila 
Code postal 67100
Code ISTAT 066049
Code cadastral A345
Préfixe tel. 0862
Démographie
Gentilé aquilani (fr)
Population 69 558 hab. ([1])
Densité 147 hab./km2
Géographie
Coordonnées 42° 21′ 00″ nord, 13° 24′ 00″ est
Altitude Min. 714 m
Superficie 47 391 ha = 473,91 km2
Divers
Saint patron Maxime d'Aveia, Célestin V, Bernardin de Sienne
Fête patronale 10 juin
Localisation
Localisation de L'Aquila
Localisation dans la province de L'Aquila.
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L'Aquila
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L'Aquila
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L'Aquila
Liens
Site web site officiel

L’Aquila ['la:kwila] est une ville italienne d'environ 69 500 habitants (2022), chef-lieu de la province homonyme et capitale de la région des Abruzzes.

Fondée au Moyen Âge et située dans une région à forte activité sismique au centre de la péninsule italienne, elle a été endommagée par deux tremblements de terre au XVIIIe siècle, et partiellement détruite par un violent séisme survenu le 6 avril 2009.

Géographie[modifier | modifier le code]

Situation[modifier | modifier le code]

Représentations cartographiques de la commune
Carte
Mairie
Carte OpenStreetMap
Carte OpenStreetMap
Carte topographique
Carte topographique
1 : carte dynamique ; 2 : carte OpenStreetMap ; 3 : carte topographique

Proche du plus haut sommet des Apennins, le Gran Sasso, L'Aquila est située à 721 m d'altitude, dans la vallée de l'Aterno-Pescara, coincée entre 4 montagnes supérieures à 2 000 m. Celles-ci bloquent l'arrivée des courants d'air maritimes doux et humides et font bénéficier la ville d'un climat sec et froid.

Selon un dicton, L'Aquila connaît « 11 mois froids et 1 mois frais ». La ville est également réputée pour être la ville la plus froide d’Italie.

Elle est distante de Rome de 120 km, dont elle est reliée par l'autoroute ; en revanche, aucun chemin de fer ne relie directement la ville à la capitale italienne. Pour aller par train de Rome à L'Aquila il faut changer à Terni, comptant au moins trois heures de voyage.

Frazione[modifier | modifier le code]

Aragno, Arischia, Assergi, Bagno, Bazzano, Camarda, Cese, Civita di Bagno, Casaline, Collebrincioni, Colle di Preturo, Colle di Roio, Colle di Sassa, Collefracido, Coppito, Filetto di Camarda, Foce, Genzano, Monticchio, Onna, Paganica, Pagliare di Sassa, Palombara, Pescomaggiore, Pianola, Poggio di Roio, Preturo, Ripa, Roio Piano, San Benedetto, San Giuliano, San Gregorio, Sant'Angelo, Sant'Elia, San Vittorino, Santi, Sassa, Tempera, Vallesindola.

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Antrodoco (RI), Barete, Barisciano, Borgorose (RI), Cagnano Amiterno, Campotosto, Capitignano, Crognaleto (TE), Fano Adriano (TE), Fossa, Isola del Gran Sasso d'Italia (TE), Lucoli, Magliano de' Marsi, Ocre, Pietracamela (TE), Pizzoli, Rocca di Cambio, Rocca di Mezzo, Santo Stefano di Sessanio, Scoppito, Tornimparte, San Demetrio Ne’ Vestini

Étymologie[modifier | modifier le code]

En italien, le terme aquila signifie « aigle », une espèce effectivement présente dans les Apennins environnants, et dont la ville a fait son emblème.

Toutefois, le toponyme ne renvoie pas au rapace mais au terme latin aqua, « eau » ; le sous-sol de la ville est en effet particulièrement riche en ressources hydriques, et a favorisé depuis le XIIIe siècle, la construction du premier centre habité, nommé A.

Histoire[modifier | modifier le code]

Époque romaine[modifier | modifier le code]

Les ruines de la cité antique des Sabins d'Amiternum se trouvent à 9 km et sont aujourd'hui un site archéologique. Les vestiges y sont bien conservés :

Époque médiévale[modifier | modifier le code]

Fondée en 1253 par synœcisme par Conrad IV de Hohenstaufen[2] sous le nom d'Aquila, elle porte son nom actuel depuis 1939 [réf. nécessaire]. On raconte qu'elle fut fondée par la réunion de 99 paroisses. Une fontaine perpétue cette légende (fontana delle 99 cannelle).

L'Aquila a vu le couronnement de Pietro di Morrone, devenu pape sous le nom de Célestin V, le . Il a fondé un ordre monastique de Bénédictins ermites qui porte son nom (les 'Célestins') qui eut plus de 20 implantations en France. Son corps repose depuis 1517 dans un mausolée d'une chapelle latérale de la basilique Santa Maria di Collemaggio qui était celle de son monastère (construite en 1286), et où il institua (par la bulle 'Inter sanctorum solemnia') la célébration annuelle du 'grand pardon'. Mariano d'Abbattegio fut gouverneur de la ville en 1317.

Époque contemporaine : tremblements de terre[modifier | modifier le code]

L'Aquila fut endommagée par le Séisme de 1703.

La ville fut prise par les Français en 1798 et par les Autrichiens en 1815.

Le , à 3 h 32 du matin, L'Aquila et ses environs ont connu un violent séisme meurtrier de 6,3 sur l'échelle de Richter[3],[4],[5],[6] dont le bilan s'est établi à 309 victimes, 2 000 blessées et 65 000 personnes sans abri[6]. L'ASI (Agence spatiale italienne) a comparé les images de L'Aquila prises par les satellites avant () et après le tremblement de terre (), montrant ainsi que le centre de la ville s'était déplacé de 15 cm[7]. La ville a été partiellement détruite, le centre médiéval se transformant notamment en un « champ de ruines », qui reste en l'état trois ans après le séisme[6].

Une importante partie de la population habite aujourd'hui une cité-dortoir construite à la périphérie dans les semaines suivant le drame par le gouvernement de Silvio Berlusconi, qui a par ailleurs organisé sur place le 35e sommet du G8 du 8 au .

En 2012, le cœur de L'Aquila est toujours un champ de gravats et une « ville fantôme »[6].

Le 22 octobre 2012, sept membres de la Commission gouvernementale italienne Grands risques sont condamnés par le tribunal de L'Aquila à six ans de prison ferme pour homicide par imprudence, et à une obligation de verser 9,1 millions d'euros de dommages-intérêts aux parties civiles[8]. Le lendemain, jugeant que les conditions n'étaient plus réunies pour travailler avec sérénité, le président de la Commission italienne Grands risques, Luciano Maiani (physicien de renom qui fut directeur-général du CERN à Genève de 1999 à 2003), démissionne de son poste[9].

Le , le pape François se rend à L'Aquila pour une visite pastorale[10].

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Les maires[modifier | modifier le code]

Les maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1948 1948 Carlo Chiarizia PCI  
1948 1950 Cesare Di Palma DC  
1950 1951 Antonio Rainaldi PRI  
1951 1956 Angelo Colagrande PLI  
1956 1961 Frederico Trecco DC  
1961 1961 Amedeo Cervelli DC  
1961 1961 Felice Natellis DC  
1961 1965 Francesco Gaudieri DC  
1965 1966 Umberto Albano DC  
1966 1970 Tullio De Rubeis DC  
1970 1970 Luigi Iorio DC  
1970 1975 Tullio De Rubeis DC  
1975 1980 Ubaldo Leopardi PSDI  
1980 1985 Tullio De Rubeis DC  
1985 1985 Romeo Ricciuti DC  
1985 1992 Enzo Lombardi DC  
1992 1993 Maria Luisa Baldoni DC  
1993 1993 Giuseppe Placidi DC  
1994 1998 Antonio Centi PDS  
1998 2007 Biagio Tempesta FI  
2007 2017 Massimo Cialente PD  
2017 En cours Pierluigi Biondi FIAN  
Les données manquantes sont à compléter.

Jumelages[modifier | modifier le code]

L'Aquila est jumelée avec les villes suivantes :

Population et société[modifier | modifier le code]

Évolution démographique[modifier | modifier le code]

Habitants recensés

Sports[modifier | modifier le code]

La ville dispose de nombreuses installations sportives, parmi lesquelles le Stade Isaia Di Cesare ou encore le Stade Gran Sasso d'Italia-Italo Acconcia, qui accueille la principale équipe de football de la ville, L'Aquila Calcio 1927.

L'Aquila possède un club de rugby nommé L'Aquila Rugby.

Économie[modifier | modifier le code]

L'Aquila abrite un des plus grands laboratoires de recherche de physique des particules. La ville est aussi le siège d'une université.

Culture et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux d'intérêts et monuments[modifier | modifier le code]

Bien que située à moins d'une heure et demie de Rome, la ville n'a pas encore été fortement touchée par le tourisme étranger.

Dans la partie haute de la ville se trouve le fort espagnol (Forte Spagnolo), érigé par le vice-roi espagnol Don Pedro de Tolède en 1534. Il abrite actuellement le musée national des Abruzzes.

La cathédrale Saint-Georges-et-Saint-Maxime a été construite au XIIIe siècle, mais elle s'est écroulée lors du séisme de 1703. La façade la plus récente est du XIXe siècle, mais après le tremblement de terre de 2009 et les répliques suivantes, le transept s'est effondré.

La basilique Saint-Bernardin-de-Sienne (1472) possède une belle façade Renaissance de Nicolò Filotesio (communément appelé Cola dell'Amatrice), et contient le tombeau monumental du saint, orné de belles sculptures, et exécuté par Silvestro Ariscola en 1480.

La basilique Sainte-Marie de Collemaggio, juste à l'extérieur de la ville, a une très belle façade romane de conception simple (1270-1280) en marbre rouge et blanc, avec trois portails finement décorés et une rosace au-dessus de chacun. Les deux portes latérales sont tout aussi remarquables. La 'porte sainte' y est ouverte le jour de la célébration du 'grand pardon' instituée par le pape Célestin V. L'intérieur contient le mausolée du pape Célestin V érigé en 1517. Beaucoup de petites églises de la ville ont une façade semblable (S. Giusta, S. Silvestro et autres).

La ville abrite aussi quelques beaux palais : la municipalité a un musée avec une collection d'inscriptions romaines. Les palais Dragonetti et Persichetti contiennent des collections privées d'enluminures. En dehors de la ville, se trouve la fontaine aux 99 cannelles (les jets sont répartis le long de trois murs), construite en 1272. Elle abrite aussi le jardin botanique de l'Université de L'Aquila créé en 1967.

Un monument de la ville bien connu est la fontaine lumineuse, une sculpture de deux femmes portant de grandes jarres, construite dans les années 1930. Le cimetière local recèle la tombe de Karl Heinrich Ulrichs, un pionnier des droits des homosexuels qui a vécu et est mort à L'Aquila : chaque année, des homosexuels venus du monde entier se réunissent au cimetière pour honorer sa mémoire.

Les environs regorgent de ruines romaines (de la ville romaine d'Amiternum), d'anciens monastères, et de nombreux châteaux. Le plus connu d'entre eux est le château de Rocca Calascio (utilisé dans les années 1980 pour le tournage du film Ladyhawke, la femme de la nuit), qui est l'un des plus élevés d'Europe. Également à proximité, plusieurs stations de ski du Gran Sasso d'Italia, le plus élevé des sommets des Apennins, où a été tourné le film Le Nom de la rose à la fin des années 1980.


Nota bene : Certains monuments ayant été touchés par le tremblement de terre, ils restent fermés au public depuis 2010, comme le musée national des Abruzzes[11]

Personnalités[modifier | modifier le code]

Personnalités nées à L'Aquila[modifier | modifier le code]

Autres personnalités liées à L'Aquila[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « https://demo.istat.it/?l=it »
  2. Henri Bresc, « La chute des Hohenstaufen et l’installation de Charles Ier d’Anjou », dans Les princes angevins du XIIIe au XVe siècle : Un destin européen, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », (ISBN 978-2-7535-2558-0, lire en ligne), p. 61–83
  3. « RTL Info - Séisme meurtrier en Italie : le bilan s'alourdit » (consulté le )
  4. « Le Soir - Le bilan ne cesse de s’alourdir en Italie » (consulté le )
  5. « La Libre - Séisme en Italie : le bilan s'alourdit » (consulté le )
  6. a b c et d MyEurop.info Ariel Dumont : "L'Aquila ville toujours morte, trois ans après le séisme" consulté le 11/04/12
  7. (en) L’Aquila earthquake: the first interferograms
  8. Audrey Garric, « L'Aquila : "Les sismologues peuvent seulement fournir des probabilités" », Le Monde,
  9. AFP/Filippo Monteforte, « L'Aquila: colère en Italie après la condamnation des sismologues », L'Express,
  10. Visite pastorale du pape François, vatican.va, consulté le 29 août 2022.
  11. [1]
  12. « Sainte Christine Ciccarelli, Religieuse augustine (+ 1543) », sur Nominis (consulté le ).