Dent de dragon

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Dents de dragon de la ligne Siegfried, près d'Aix-la-Chapelle en Allemagne.

Les dents de dragon sont un moyen de défense antichar destinés à entraver la progression des engins motorisés. Ils sont constitués de blocs de béton de forme pyramidale.

Principe[modifier | modifier le code]

L’idée est de ralentir et de canaliser les chars dans des zones de mise à mort où ils pourraient facilement être éliminés par des armes antichars.

Critiques[modifier | modifier le code]

Selon Alexandre Vautravers, rédacteur en chef de la Revue militaire suisse, les « caractéristiques techniques [des dents de dragons] ont une importance relative : ce qui compte est la doctrine utilisée. Autrement dit, les objets ont des qualités propres, mais ils doivent être intégrés dans un dispositif plus large. » Elles doivent être utilisées en soutien d'autres systèmes de défense tels que des casemates, des mines et des pièces d'artillerie[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Allemagne[modifier | modifier le code]

Ils furent employés sur les lignes de fortifications tels que la ligne Siegfried[2],[3],[4] ou le Mur de l'Atlantique[5],[6],[7].

France[modifier | modifier le code]

Des dents de dragons furent installés sur la ligne Maginot.

Italie[modifier | modifier le code]

Des dents de dragons furent installés sur le mur alpin.

Royaume-Uni[modifier | modifier le code]

Des dents de dragon de la Seconde Guerre mondiale à Fairbourne Beach, au Pays de Galles, en 2009, conçues pour empêcher les chars de débarquer

Beaucoup ont été posés au Royaume-Uni en 1940-1941, dans le cadre de l’effort visant à renforcer les défenses du pays contre une éventuelle invasion allemande.

Suisse[modifier | modifier le code]

De très nombreuses lignes d'obstacles antichars furent aussi construites en Suisse entre 1937 et 1941[8]. La forme triangulaire des blocs de béton constituant ces obstacles les fit surnommer Toblerone, en référence à la marque de chocolats. La ligne fortifiée de la Promenthouse, érigée des rives du lac Léman au pied du Jura et qui compte plus de 2 700 blocs de béton de neuf tonnes sur une longueur de quelque dix kilomètres, est aujourd’hui connue sous le nom de ligne des Toblerones.

Guerre de Corée[modifier | modifier le code]

Des dents de dragon sont présentes dans certaines zones le long de la frontière de la zone démilitarisée coréenne[9].

Invasion de l'Ukraine[modifier | modifier le code]

Pendant l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, une ligne de défense surnommée « ligne Wagner », comportant des dents de dragon est mise en place par le groupe paramilitaire russe Wagner[10],[11],[12],[13].

Fortification de la frontière russo-polonaise[modifier | modifier le code]

En février 2023, la Pologne a commencé à fortifier sa frontière avec Kaliningrad avec des dents de dragon[14]. Cette décision est prise en raison de l’insécurité que le pays ressentait à propos de commentateurs comme Dmitri Medvedev, qui a lancé l’idée de « repousser » les frontières polonaises lors du premier anniversaire de l’invasion russe de l’Ukraine en 2022[15]. Quelques semaines plus tard, les autorités polonaises ont décidé de fortifier également leur frontière avec la Biélorussie[14]. Cela s’ajoute à la clôture frontalière que les Polonais ont achevée en octobre 2022[14].

Galerie[modifier | modifier le code]

Référence[modifier | modifier le code]

  1. « Voici à quoi servent les «dents de dragon» des mercenaires de Poutine », sur watson.ch/fr (consulté le ).
  2. Joe Wilson, The 761st "Black Panther" Tank Battalion in World War II: an illustrated history of the first African American Armored Unit to see combat, McFarland, (ISBN 978-0-7864-0667-8)
  3. « Baptism of Fire on the Siegfried Line By Pfc Roy Bohner 1st Rifle Platoon B Co 55th AIB », sur 11tharmoreddivision.com (consulté le ).
  4. Emiel W. Owens, Blood on German snow: an African American artilleryman in World War II and beyond, Texas A & M University Press, coll. « Texas A & M University military history series », (ISBN 978-1-58544-537-0)
  5. Luc Brauer, « Les défenses du Mur de l'Atlantique », sur museegrandbunker.com (consulté le ).
  6. « Sur les traces du débarquement à Sword beach », sur caenlamer-tourisme.fr (consulté le ).
  7. « Historique du mur de l'atlantique », sur atlantikwall.pagesperso-orange.fr (consulté le ).
  8. [PDF] « Position de barrage Promenthouse », DDPS, Monuments militaires dans les cantons de Vaud et Genève, 2006, p. 28.
  9. « The antitank barricades that dot the landscape in border towns near DMZ », sur english.hani.co.kr (consulté le ).
  10. Diane Regny, « Guerre en Ukraine : Des dents de dragon pour une défense « en profondeur » ou un compromis en catimini ? », sur 20minutes.fr, .
  11. (en) « UK intelligence: Russia builds 'dragon's teeth' anti-tank structures in occupied Mariupol », sur Kyiv Independent, (consulté le ).
  12. (en-US) onlyfactsplease, « Ukraine’s Longest Day », sur Ukraine Today .org, (consulté le ).
  13. « https://twitter.com/Tatarigami_UA/status/1645651237415575553 », sur Twitter (consulté le ).
  14. a b et c (en-US) News Room, « Poland commenced the emplacement of anti-tank caltrops along the frontier with Belarus. », sur The Eastern Herald, (consulté le ).
  15. (en) Andrew Osborn et Caleb Davis, « Medvedev floats idea of pushing back Poland's borders », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le )

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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