Liste noire

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Une liste noire (en anglais blacklist) est un document rassemblant les noms d'individus ou d'entités (concrètes ou virtuelles) jugés indésirables, hostiles ou ennemis par une personne, un groupe ou une organisation donnée. Une telle liste est souvent confidentielle, dans le domaine du renseignement par exemple, ou parfois publiquement affichée afin de démontrer une volonté généralement d'ordre politique : ainsi, après les attentats du 11 septembre, une liste noire a été dressée par les États-Unis, qui regroupait les individus terroristes jugés les plus dangereux.

Par extension, on met sur une liste noire des noms de personnes pour lesquelles on attribue un statut particulier : dangereux, exclu, etc.

Aviation[modifier | modifier le code]

Les listes noires en aviation sont des listes de compagnies aériennes qui sont désignées comme indésirables par les gouvernements des pays ayant mis en place cette liste. Il y a actuellement six pays qui possèdent une liste noire : la Belgique, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, le Canada et la Suisse. Les compagnies qui y sont listées sont interdites de vol sur le territoire du pays concerné. Elles sont disponibles sur Internet.

Ingérence, sanctions, pressions diplomatiques[modifier | modifier le code]

Liste noire européenne de personnalités russes ou ukrainiennes indésirables et punissables[modifier | modifier le code]

À titre de sanction contre la Russie, le Conseil de l'Union européenne a publié le 16 février 2015 une liste de cent cinquante et une personnalités russes ou ukrainiennes qui ne pourront plus obtenir de visas des pays de l'Union européennes et dont les avoirs seront gelés[1]. Le 28 mars 2022, cette liste comptait 877 noms[2].

Liste noire européenne d'entités ukrainiennes anti-américaines ou indépendantistes indésirables[modifier | modifier le code]

À la suite se trouve une liste de vingt-sept entités (gouvernements provisoires, bataillons, milices, ONG, associations et entreprises diverses) favorables à l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Le 28 mars 2022, cette liste était constituée de soixante-deux entités[2].

Fauteurs de guerre et de révolutions[modifier | modifier le code]

Afin de prévenir une action de déstabilisation par des organisations révolutionnaires et factieuses, comme les TechCamps ou les Independant Media Center, créées à l'instigation des États-Unis par les biais de fondations comme l'Open Society Institute, le National Endowment for Democracy (NED)[3] ou la Fondation Ford, afin de préparer des révolutions colorées ou des invasions, la Russie a décidé à partir de 2012 de recenser toutes les fondations, associations, mouvements, ONG financées par des fonds extérieurs à la Russie en les obligeants à se faire enregistrer comme « agents de l'étranger »[4], puis d'interdire sur son territoire toutes les entités liées par leur financement ou leur action à la politique étrangère des États-Unis[5],[6].

Listes noires d'entités indésirables en Inde[modifier | modifier le code]

Les autorités ont révoqué, début avril, les licences de 8 975 ONG qui, selon le gouvernement indien, n’auraient pas respecté la réglementation en matière de financement. L’ONG de défense de l’environnement Greenpeace a ses comptes gelés depuis un mois, sa licence est suspendue pour au moins 180 jours[7].

Liste noire russe des entités indésirables en Russie[modifier | modifier le code]

Liste noire russe des personnalités indésirables[modifier | modifier le code]

La Russie a remis le 29 mai 2015 à plusieurs ambassades européennes une liste de 89 personnes qui ne peuvent plus obtenir de visa pour séjourner sur le territoire russe[8].

2 Allemands
9 Britanniques
1 Belge
  • Guy Verhofstadt, ancien premier ministre, député au Parlement européen, chef du groupe libéral[9] :
4 Français
Polonais
Suède
République tchèque

Terrorisme[modifier | modifier le code]

Liste noire américaine du terrorisme[modifier | modifier le code]

Créée durant les années 1980 par Ronald Reagan, la liste noire américaine du terrorisme rassemble une liste de structures et de personnalités considérées par le gouvernement des États-Unis, comme pouvant présenter une menace terroriste pour les intérêts américains. Les personnalités listées sont surveillées et se voient interdire l'accès au territoire des États-Unis.

La validité d'une telle liste est depuis longtemps controversée. De fait, l'ancien président sud-africain et Prix Nobel de la paix, Nelson Mandela y a longtemps été inscrit. Avec celui de son parti, l'ANC, son nom a été retiré de cette liste le [10].

Liste noire européenne du terrorisme[modifier | modifier le code]

Créée sur le modèle américain au lendemain des attentats perpétrés en 2001 à New York et Washington, elle vise à « neutraliser les avoirs financiers des poseurs de bombes »[11]. La pertinence de certaines inscriptions à cette liste est discutée. Ainsi en , la Cour de justice des Communautés européennes a annulé l'inscription des Moudjahidins du peuple d'Iran à la liste des organisations terroristes[11]. Un an plus tard, elle a affirmé son pouvoir de contrôle judiciaire lors de l'arrêt Yassin Abdullah Kadi et Al Barakaat International Foundation / Conseil et Commission (2008).

Médias, informatique, publicité[modifier | modifier le code]

Artistes de cinéma, films[modifier | modifier le code]

Aux États-Unis, durant la Guerre froide, 300 artistes de Hollywood environ furent l'objet de mesures particulièrement discriminatoires[réf. souhaitée].

De plus, beaucoup d'œuvres cinématographiques ont repris La Liste Noire comme titre, puisqu'il est très évocateur. On peut citer le film La Liste noire (Guilt by Suspicion) avec Robert De Niro, réalisé par Irwin Winkler en 1991. Ou la websérie interactive avec Candice Nechitch et créée par Gastby Étévé-Sauré et Christian Régnier en 2012, LN - La Liste Noire[réf. nécessaire].

Informatique[modifier | modifier le code]

Les listes noires sont souvent utilisées en informatique. Il peut s'agir par exemple de refuser l'accès à un site web à une adresse IP associée à une tentative de piratage, ou alors de lutter contre le spam[réf. nécessaire].

Piratage et contrefaçon[modifier | modifier le code]

Le département du Commerce des États-Unis a inscrit 30 marchés physiques ou plateformes Internet dans le monde vendant des marchandises issues du piratage et de la contrefaçon[12].

Plateformes Internet[modifier | modifier le code]

  • MegaUpload
  • Demonoid
  • Modchip.ca
  • Consolesource
  • Ex.ua

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Mesures restrictives: Liste des personnes et entités sujettes aux sanctions de l'UE
  2. a et b Mathilde Roche, « Comment la "liste noire" des oligarques russes est-elle constituée ? » Accès libre, sur Libération, (consulté le )
  3. a et b Russie. Sujets politiques'' du 17 mai 2015 "Les États-Unis ont augmenté leurs dépenses destinées à «soutenir la démocratie» en Russie."
  4. « La Russie bâillonne les ONG, ces "agents de l'étranger" », sur lexpress.fr, .
  5. L'Express du 27 mars 2015 "Les ONG internationales, ces ONG dans le viseur de la Russie"
  6. a et b L'Express du 24 mai 2015 "La Russie interdit les ONG "indésirables". La loi promulguée samedi par Vladimir Poutine permet à la Russie d'interdire des ONG étrangères installées dans le pays et de poursuivre leurs employés."
  7. a b et c Le Monde du 8 mars 2015, "Greenpeace menacé de fermeture en Inde"
  8. a b c et d Eugénie Bastié, "Bernard Henri-Lévy et Cohn-Bendit sur la liste noire du Kremlin", Le Figaro du 30 mai 2005
  9. a b c d e f g h i j et k le Point, du 31 mai 2015, "Pour l'Union Européenne, la liste noire russe est "totalement arbitraire et injustifiée"
  10. (fr) Nelson Mandela et l'ANC vont être retirés de la liste noire américaine du terrorisme, brève parue dans Le Monde le 28 juin 2008.
  11. a et b (fr) Terrorisme : la justice attaque la « liste noire » de l'Europe, article de Alexandrine Bouilhet, paru dans Le Figaro le 15 novembre 2007.
  12. iipdigital.usembassy.gov - Article sur les marchés de contrefacon

Voir aussi[modifier | modifier le code]