Richard Cœur de Lion

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Richard Ier
Illustration.
Un des deux gisants de Richard Cœur de Lion : celui de l'abbaye de Fontevraud.
Titre
Roi d’Angleterre, duc de Normandie, comte d'Anjou, du Maine et de Touraine

(9 ans, 7 mois et 3 jours)
Couronnement [1]
en l'abbaye de Westminster
Prédécesseur Henri II
Successeur Jean
Duc d'Aquitaine

(26 ans, 9 mois et 26 jours)
Avec Aliénor
(1137-1204)
Henri II
(1152-1189)
Prédécesseur Aliénor et Henri II
Successeur Aliénor et Jean
Biographie
Dynastie Plantagenêt
Date de naissance
Lieu de naissance Palais de Beaumont (Oxford, Angleterre)
Date de décès (à 41 ans)
Lieu de décès Châlus (Limousin, France)
Sépulture Abbaye de Fontevraud
Père Henri II
Mère Aliénor d'Aquitaine
Conjoint Bérengère de Navarre
Enfants Philippe de Cognac (illégitime)

Richard Cœur de Lion
Monarques d'Angleterre

Richard Ier[2] dit Cœur de Lion ([F 1], palais de Beaumont à Oxford, château de Châlus-Chabrol) fut roi d'Angleterre, duc de Normandie, duc d'Aquitaine, comte de Poitiers, comte du Maine et comte d'Anjou de 1189 à sa mort en 1199.

Fils d’Henri II et d’Aliénor d'Aquitaine, Richard est élevé dans le duché d'Aquitaine à la cour de sa mère, ce qui lui vaut dans sa jeunesse le surnom de Poitevin. Il devient comte de Poitiers à l'âge d'onze ans et duc d’Aquitaine lors de son couronnement à Limoges. Après la mort subite de son frère aîné le roi Henri le Jeune en 1183, il devient héritier de la couronne d’Angleterre, mais aussi de l’Anjou, de la Normandie et du Maine. Pendant son règne, qui dure dix ans, il ne séjournera que quelques mois dans le royaume d’Angleterre et n'apprendra jamais l'anglais[F 2]. Il utilise toutes ses ressources pour partir à la troisième croisade, puis pour défendre ses territoires français contre le roi de France, Philippe Auguste, auquel il s’était pourtant auparavant allié contre son propre père. Ces territoires, pour lesquels il a prêté allégeance au roi Philippe, constituent la plus grande partie de son héritage Plantagenêt.

Les Anglais l’appellent Richard I ou Richard the Lionheart[3] ; les Français Richard Cœur de Lion ; dans les régions occitanes, il est surnommé Oc e Non (« Oui et non » à cause de son supposé laconisme)[F 3],[4] ; et les Sarrasins l'appellent Melek-Ric ou Malek al-Inklitar (roi d'Angleterre)[5]. En son temps, il est considéré comme un héros, et souvent décrit comme tel dans la littérature. Il est aussi un poète et un écrivain célèbre de son époque, notamment pour ses compositions en occitan[F 2],[6] mais aussi en langue d'oïl.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille et enfance[modifier | modifier le code]

Richard naît probablement au palais de Beaumont en Angleterre[G 1]. Troisième fils d’Henri II d’Angleterre (l’aîné, appelé Guillaume, né en 1153, est mort à l’âge de trois ans) et d'Aliénor d'Aquitaine, Richard n’est pas destiné à succéder à son père. Il est cependant le fils préféré de sa mère (qui avait eu deux filles de son premier époux, le roi des Francs Louis VII de France) et il devient son héritier à la couronne d’Aquitaine en 1168, puis au titre de comte de Poitiers.

En , il est fiancé à Adèle de France (fille du roi des Francs Louis VII le Jeune)[7]. Henri II la fait venir en Angleterre de manière à pouvoir prendre possession des terres constituant sa dot (comté d'Aumale et comté d'Eu) mais, dès qu'elle fut nubile, il en aurait fait sa maîtresse et aurait retardé le mariage. Par le traité de paix signé le à Montlouis entre Tours et Amboise, le roi Henri II renouvelle à Louis VII la promesse du mariage entre Adèle et son fils Richard mais il ne s'y tient pas et, en 1177, le pape Alexandre III intervient pour le sommer, sous peine d'excommunication, de procéder au mariage convenu. Le Berry devait être la dot de l'épousée. Henri renouvelle sa promesse en décembre 1183 puis à l'époque du Carême de 1186, mais ne la tient toujours pas. Entretemps, Adèle aurait donné la vie à un fils, la rumeur voulant qu'il fût l'enfant d'Henri II[8]. Après la mort d'Henri II le , Richard fera venir Adèle à Rouen en mais en 1191 avertit le roi de France Philippe Auguste qu'il ne saurait prendre sa sœur comme femme à cause du déshonneur dont il l'accuse.

Révolte contre son père Henri II et son frère Henri le Jeune[modifier | modifier le code]

Comme les autres enfants légitimes d’Henri II Plantagenêt, Richard montre peu de respect pour son père et manque de clairvoyance à long terme ainsi que de sens des responsabilités.

En 1170, son frère Henri le Jeune est couronné roi d’Angleterre avant la mort de son père. Il est ainsi dénommé pour le différencier de son père, puisqu’il ne règne pas encore. Vers 1170, Richard reçoit le comté de Poitiers, puis en juin 1172[9] le duché d'Aquitaine, lors de deux cérémonies d'investiture, à Saint-Hilaire de Poitiers puis peu après à Limoges. En 1173, Richard rejoint ses frères Geoffroy II de Bretagne, époux de Constance de Bretagne, et Henri le Jeune dans leur révolte contre leur père. Déjà dotés de fiefs par leur père, ils espèrent le remplacer effectivement au pouvoir, poussés en cela par leur mère. Elle incite Richard à rejoindre le roi de France à Paris où il est fait chevalier (adoubé) par ce dernier[10]. Henri II envahit l’Aquitaine deux fois et à dix-sept ans, Richard est le dernier de ses fils à lui tenir tête[réf. nécessaire]. Finalement, il refuse un combat face-à-face et lui demande son pardon. En 1174, Richard renouvelle ses vœux de soumission à son père[F 3].

Après son échec, Richard va mater les nobles mécontents d’Aquitaine, spécialement en Gascogne. Il fonde Marmande en 1182, s’y installe et construit de nombreux châteaux forts dans les environs (Soumensac). Il se taille une affreuse réputation de cruauté, avec de nombreuses accusations de viols et de meurtres. Les rebelles espèrent détrôner Richard et appellent ses frères à l’aide. Henri II a peur que cette guerre entre ses trois fils ne conduise à la destruction de son royaume et il lance son armée à son aide. Le , Henri le Jeune meurt et son père Henri II est toujours sur son trône.

Richard s’oppose aussi à son père parce qu'il lui reproche d'avoir fait, de la princesse Adèle, avec laquelle il devait se marier, sa maîtresse. Henri, voulant éviter un incident diplomatique, ne confesse pas son erreur de conduite. Richard ne renoncera à ce mariage qu’en 1191.

La troisième croisade[modifier | modifier le code]

Préparatifs[modifier | modifier le code]

Philippe Auguste et Richard Cœur de Lion.

Presque toujours absent du royaume d'Angleterre, Richard préfère se consacrer à ses possessions françaises et à la croisade en Terre sainte.

Peu après son accession au trône en 1189, il décide de se joindre à la troisième croisade, inspirée par la perte de Jérusalem, prise par Saladin. Richard Cœur de Lion craint que Philippe Auguste n’usurpe ses territoires en son absence. Le roi de France a les mêmes craintes vis-à-vis de son rival anglais, aussi les deux rois partent ensemble pour la Palestine[F 4]. Ils s'engagent à défendre les territoires l'un de l'autre pendant qu'ils seront à la croisade[F 5].

Richard est accusé de faire peu pour l’Angleterre, se contentant d’épuiser les ressources du royaume en empruntant pour financer ses expéditions en Terre sainte : il augmente les taxes et dépense la majeure partie du trésor de son père. Il rassemble et emprunte autant d’argent qu’il le peut, libérant par exemple le roi d’Écosse de son hommage en échange de dix mille marcs, et vendant nombre de charges officielles et autres droits sur des terres. Par ailleurs, c’est grâce aux réformes importantes de son père en matière de législation et de justice qu’il lui sera possible de quitter l’Angleterre pour une longue période.

En 1190, Richard part finalement pour la troisième croisade avec son ami le seigneur de Sablé et futur grand maître templier, Robert de Sablé, qui passe dix-neuf ans à sa cour[11]. Il s'embarque à Marseille, laissant Hugues du Puiset, évêque de Durham, et Guillaume de Mandeville comme régents. Guillaume de Mandeville, qui meurt rapidement, est remplacé par William Longchamp. Mécontent de cette décision, le frère de Richard, Jean, manœuvre dès lors contre William. Au cours de l'été 1190, Richard décide de débarquer près de Naples tandis que Philippe Auguste gagne directement Messine le 16 septembre[12]. De la région de Naples, il gagne Messine par voie terrestre en passant par Amalfi, Salerne et Mileto, où il est agressé par des gens du cru. Selon Roger de Hoveden, Richard s'était écarté de sa suite et avait molesté un paysan[13] ; aussitôt, tous les habitants du village l'attaquent et il ne doit sa survie qu'à la rapidité de sa fuite.

Passage de la croisade par la Sicile[modifier | modifier le code]

Richard et Philippe arrivent en Sicile en . Le royaume siciliano-normand traverse une grave crise de succession depuis la mort du roi Guillaume II de Sicile le sans héritier direct. Son héritière désignée est sa tante, Constance de Hauteville (future Constance Ire de Sicile), femme de l'empereur Henri VI, mais immédiatement après la mort de Guillaume, son cousin Tancrède de Lecce se rebelle, prend le contrôle de l’île et début 1190, est couronné roi de Sicile. Il a la préférence du peuple et du pape Clément III mais il se trouve en conflit avec les nobles de l’île. L’arrivée de Richard accentue les difficultés. Tancrède a emprisonné la veuve de Guillaume, la reine Jeanne, sœur de Richard, et ne lui donne pas l’argent dont elle a hérité, conformément à la volonté du défunt. Richard réclame la libération de sa sœur et la remise de son héritage. Pendant ce temps, la présence de deux armées étrangères cause des troubles parmi la population, exaspérée notamment par le comportement des soldats envers les femmes[12]. En octobre, la population de Messine se révolte, demandant que les étrangers quittent l’île. Une rixe éclate le 3 octobre entre des soldats et des habitants de la ville, « ramas de Grecs et de ribauds, gens issus de sarrasins » qui conspuent les pèlerins tout en les traitant de « chiens puants »[12]. Richard attaque Messine et la prend le . Après l’avoir pillée et brûlée, Richard y établit son camp. Il y reste jusqu’en mars 1191, quand Tancrède accepte finalement un traité. Celui-ci est signé en mars par Richard, Philippe et Tancrède, avec pour termes :

  • Jeanne doit être libérée, recevoir sa part d’héritage ainsi que la dot que son père avait donnée à feu Guillaume ;
  • Richard et Philippe reconnaissent Tancrède comme roi légal de Sicile et souhaitent conserver la paix entre leurs royaumes ;
  • Richard proclame officiellement son neveu Arthur de Bretagne, le fils de Geoffroy et de Constance de Bretagne, comme son héritier, et Tancrède promet de marier dans le futur une de ses filles à Arthur, quand celui-ci sera majeur (Arthur a alors quatre ans).

Le traité ébranle les relations entre l’Angleterre et le Saint-Empire romain germanique et cause la révolte de Jean sans Terre, qui espère être proclamé héritier à la place de son neveu. Cette révolte échoue mais Jean continuera de comploter contre son frère.

Passage de Richard par Chypre[modifier | modifier le code]

Richard et Philippe reprennent la mer. En avril, Richard s'arrête sur l’île byzantine de Rhodes pour éviter une tempête. Il la quitte en mai mais une nouvelle tempête amène sa flotte à Chypre, où trois de ses navires s'échouent. L'attitude hostile du prince Isaac Doukas Comnène, qui régnait sur Chypre après s'être détaché de l'empire byzantin en 1184, provoque, le , le débarquement de la flotte de Richard dans le port de Lemesos (aujourd'hui Limassol). Il tente de s'entendre avec le Grec pour le ravitaillement d'Acre mais devant la duplicité de ce dernier (Isaac était en fait dans le camp de Saladin), Richard entreprend la conquête de l'île. Les quelques catholiques romains de l’île se joignent à lui ainsi que les nobles, révoltés par les sept années du joug tyrannique d’Isaac.

Après avoir été défait à Kolossi (à l'ouest de Limassol), Isaac réorganise sa défense à Trémithoussia, sur la route menant à la capitale Nicosie, où se livre une bataille décisive le . Isaac est vaincu et fait prisonnier par Richard, qui devient le nouveau maître de Chypre. Il pille l’île et massacre ceux qui tentent de lui résister. Pendant ce temps, la promise de Richard, Bérengère de Navarre, première-née du roi Sanche VI de Navarre, le rejoint enfin sur la route de la Terre sainte. Leur mariage est célébré à Limassol, le . La sœur de Richard, Jeanne, l’a suivi depuis la Sicile et assiste à la cérémonie. Le mariage ne produit pas d’héritier et les opinions divergent sur l’entente entre les époux. Bérengère sera la seule reine d'Angleterre à ne jamais mettre le pied sur cette terre.

Cette conquête de Chypre allait avoir un impact très important sur l'Orient latin. D'un côté, l'île, pleine de ressources, allait constituer un centre de ravitaillement assuré pour l'Orient latin (et notamment pour Acre encore assiégée) et une escale sûre pour les armadas italiennes (maîtresses de la mer) et les autres croisades. D'un autre côté, elle allait participer au déclin de l'Orient latin en attirant les colons et barons syriens : entre les terres pleines de richesse de l'île et celles sans cesse exposées au danger de la Palestine, le choix était évident pour nombre de chevaliers, d'autant plus que le clan des Lusignan, futurs maîtres de Chypre, n'hésitait pas à multiplier les offres de terres et autres baronnies.

La croisade en Terre sainte[modifier | modifier le code]

Un des deux gisants de Richard Cœur de Lion : celui de la cathédrale de Rouen (XIIIe siècle).

Avant de partir pour Acre et pour seulement 25 000 marcs d'argent, Richard vend l'île de Chypre à son ami Robert de Sablé, le grand-maître de l'ordre du Temple. Les Templiers y installeront pendant quelques années leur première base en Orient avant de la vendre à Guy de Lusignan[14]. Richard, avec presque toute son armée, quitte Chypre pour la Terre sainte au début de juin. En son absence, Chypre doit être gouvernée par Richard de Camville.

Richard arrive à Acre en avec son ami le grand-maître de l'ordre du Temple Robert de Sablé, deux mois après Philippe Auguste. La ville, assiégée depuis deux ans par les Francs (eux-mêmes encerclés par l'armée de Saladin), commence à être à bout. L'arrivée du roi Richard, à la fois fabuleux combattant et tacticien, amène la chute d'Acre en . C'est lors de cette victoire que Richard va s'illustrer sombrement en exécutant 3 000 prisonniers musulmans, parce que Saladin tardait à lui remettre une relique de la Vraie Croix, 2 500 prisonniers chrétiens ainsi qu'une rançon convenue (, après le départ de Philippe Auguste). Après cette exécution de masse qui va renforcer le jihad et rendre les futures négociations très difficiles (notamment pour la restitution de Jérusalem), Richard part conquérir le littoral avec Robert de Sablé et les Templiers mais il reste le seul chef de toute l'armée franco-anglaise (le roi de France est parti avec sa propre maison, laissant toutes ses troupes sous la houlette du duc de Bourgogne). Richard fait tout pour imposer comme roi de Jérusalem Guy de Lusignan (celui-ci étant originaire du Poitou et donc son vassal) au détriment de l'énergique Conrad de Montferrat, sauveur de Tyr en pleine débâcle franque et soutenu ardemment par tous les barons syriens.

Lors de leur conquête du littoral sud, Richard, Robert et leurs troupes sont harcelés par les troupes de Saladin. Les croisés ne tombent néanmoins pas dans le piège de la poursuite et restent solidement groupés. Cependant, Saladin, ayant reçu des renforts turcomans, engage la bataille d'Arsouf dans une position stratégique très favorable : les croisés sont encerclés, adossés à la mer. Richard ne perd pas son calme et tente une habile manœuvre d'encerclement pour écraser totalement l'armée adverse. Mais un hospitalier et un chevalier anglais chargent pour la gloire, entraînant avec eux quelques autres chevaliers. Richard doit alors charger avec toute la cavalerie pour éviter une désorganisation potentiellement fatale et après de durs combats, remporte la victoire. Celle-ci n'est cependant pas complète ; elle ne conduit qu'à disperser et repousser l'armée ennemie, Richard n'ayant pu réaliser le mouvement tournant qui lui aurait permis une victoire décisive. Saladin détruit alors des places fortes (Jaffa notamment) avant l'arrivée des croisés. Le littoral conquis et certaines places fortes reconstruites (Jaffa, Ascalon…), Richard part vers Jérusalem en plein hiver. Mais il renonce finalement au siège, sous l'insistance notamment des barons syriens : la saison est mauvaise et ces derniers savaient qu'ils ne pourraient tenir Jérusalem une fois tous les croisés repartis. Le roi revient par la suite à deux reprises mais renonce une nouvelle fois, bien qu'il estime toujours la ville à portée de sa main, car son armée est affaiblie, alors que celle de Saladin est toujours plus grande et plus forte. Il est vrai qu'il vient également de recevoir de graves nouvelles d'Angleterre et il ne pense plus qu'à rejoindre son royaume.

Le , Richard commence à se replier pour regagner la côte. Voyant une occasion de se venger de la défaite d'Arsouf, Saladin contre-attaque et, le , commence un siège devant Jaffa, qui avait servi de base d'opérations pour Richard pour sa marche sur Jérusalem. Saladin prend la ville basse mais pas la citadelle, qui résiste. Mis au courant[G 2], Richard quitte alors sa flotte, rassemble rapidement une petite armée et se précipite vers la ville. La bataille de Jaffa s'engage. Battu à deux reprises par Richard, les 1er et , Saladin est contraint de se replier vers Jérusalem[G 3].

Richard finit par embarquer le , après avoir bâclé la paix avec Saladin (celui-ci, conscient des difficultés de Richard, tergiversait intelligemment) et mis à la tête d'Acre son neveu, le comte Henri II de Champagne (Conrad de Montferrat avait été assassiné par deux ismaëliens et Guy de Lusignan dit « Sa Simplesse », devenu trop embarrassant pour les croisés, nommé à la tête du Royaume de Chypre).

Capture et retour de Richard dans ses terres continentales[modifier | modifier le code]

Contre-sceau équestre du roi Richard (1195).
Château-Gaillard en Normandie, la forteresse tant voulue par Richard.
Comparution de Richard Cœur de Lion devant l'empereur Henri VI du Saint-Empire à Haguenau en 1193, vitrail de Léo Schnug, au Musée historique de Haguenau.

À la suite des manœuvres du roi français Philippe, le duc Léopold V de Babenberg capture Richard, alors sur le chemin du retour, près de Vienne à l’automne 1192. Richard l’a en effet publiquement insulté durant la croisade. D'abord emprisonné à Dürnstein, il est ensuite livré à l’empereur Henri VI qui le détient au château de Trifels. Ce dernier réclame une rançon de cent cinquante mille marcs d’argent, équivalant à deux années de recettes du royaume d’Angleterre[15]. Bien que les conditions de sa captivité ne soient pas strictes, il est frustré par l’impossibilité de voyager librement. De cet emprisonnement est tirée la légende de Blondel.

Le , Richard est conduit devant Henri VI et devant la diète d’empire, qui doit le juger. Le procès a lieu au château impérial de Haguenau. Richard est condamné à une lourde amende.

L’empereur le libère en contre un premier versement de cent mille marcs d’argent, soit 35 tonnes de ce métal[16], que sa mère, Aliénor d'Aquitaine, réussit difficilement à rassembler. L’empereur lui extorque également le serment d’allégeance de la couronne d’Angleterre à l’Empire, avec le devoir de payer un tribut de cinq mille livres sterling par an. Ayant appris la libération de Richard, Philippe Auguste aurait fait prévenir Jean sans Terre que « le diable est lâché »[17].

Le , Richard débarque au port de Sandwich et retrouve l'Angleterre[18], où il reçoit un bon accueil. Durant son absence, son frère Jean était presque parvenu à conquérir le trône. Richard lui reprend une à une les forteresses, le château de Nottingham étant le dernier à tomber. Il décide enfin de retourner sur ses terres continentales, Philippe Auguste ayant manœuvré pour s'emparer de la Normandie en son absence[19].

Richard débarque à Barfleur[20], où il est accueilli avec enthousiasme par les Normands, et le , se met en route pour Verneuil-sur-Avre, assiégée par Philippe Auguste. Auparavant, Jean, devant l'arrivée précoce de son frère en Normandie se rallie bientôt à lui dans la ville de Lisieux. Richard campe à l'Aigle, non loin de Verneuil-sur-Avre. Le roi de France, sentant qu'il ne pourra pas faire face à Richard, profite des fêtes de la Pentecôte () pour lever le siège et déguerpir tout en sacrifiant son arrière-garde. Dès lors, Richard a pour dessein de reprendre le contrôle des forteresses objet du traité signé en janvier entre Philippe et Jean, ou d'en empêcher la prise, car tous les gouverneurs n'ont pas accepté les clauses de ce traité. Il descend sur l'Anjou.

Philippe se venge de la trahison de Jean en brûlant Évreux. Il se rend compte un peu tard des visées du roi d'Angleterre, quand celui-ci reprend la place forte de Loches. Fin juin, Philippe prend le château de Fréteval et tourne son ost sur la forteresse de Vendôme. Richard campe alors à moins d'une lieue et fait dire à Philippe qu'il l'attend. Profitant de la nuit, Philippe lève le camp et suit péniblement la rive gauche du Loir avec son armée. Complètement désorganisée, celle-ci est cueillie au petit matin à quelques kilomètres de Fréteval. Philippe, qui s'était éloigné de l'itinéraire pour se reposer dans un châtelet sur une île du Loir, parvient à fuir avec une poignée d'hommes mais ses sceaux royaux, son trésor et ses chartes feront partie du butin récupéré par Richard[21].

Après son départ en , il ne retourne pas en Angleterre. En janvier 1196, Richard assiège Gaillon dont Lambert Cadoc est le châtelain. Lambert Cadoc repère Richard du haut de la tour et le vise avec son arbalète : le trait atteint le roi au genou et tue son cheval[22]. Ironiquement, c'est Richard lui-même qui avait recruté Lambert Cadoc au Pays de Galles ainsi que d'autres mercenaires gallois, afin de combattre le roi de France, mais une partie de ces Gallois, dont Lambert Cadoc, poussés par leur haine des Normands et des Saxons, ont fait défection et rejoint l'autre camp[23].

Durant plusieurs années de guerre, Richard parvient à redresser la situation et à défendre efficacement la Normandie. Il fait construire à cet effet une série de châteaux, dont Château-Gaillard près des Andelys, sur la rive droite de la Seine, ainsi que les châteaux de Radepont dans la vallée de l’Andelle, Montfort-sur-Risle dans la vallée de la Risle, Orival sur la roche Fouet surplombant la Seine en amont de Rouen au-dessus d’Elbeuf, et fait améliorer le château de Moulineaux surplombant la Seine en aval de Rouen. Après une courte trêve, la guerre reprend à l'automne 1196. Richard envahit la partie du Vexin sous contrôle français. Il bat une première fois Philippe Auguste en entre Gamaches et Vernon, puis une deuxième fois le lors de la bataille de Gisors[24],[25]. Cependant, le pape lui impose une trêve qui profite à Philippe Auguste.

Mort de Richard à Châlus[modifier | modifier le code]

Gisant de Richard, à l’abbaye de Fontevraud.

Le , Richard assiège le château de Châlus-Chabrol[26], possession du vicomte Adémar V de Limoges, dit Boson. Le 26, le roi est atteint par un carreau d'arbalète. L'auteur du tir n'est pas identifié avec certitude, les récits des chroniqueurs divergeant sur ce point. Roger de Hoveden accuse le chevalier du Quercy Bertrand de Gourdon mais Mathieu Paris et Raoul de Dicet évoquent un petit noble local, Pierre Basile, à moins que ce ne soit Jean Sabroz ou Dudo[27],[28],[29]. Le carreau est retiré mais la gangrène s'installe. Richard meurt le , onze jours après sa blessure au château de Montbrun (Dournazac 87).

Son corps est enterré en l’abbaye de Fontevraud (non loin de Saumur), son cœur embaumé est enfermé dans un reliquaire et enterré dans un tombeau surmonté d'un gisant à son effigie en la cathédrale de Rouen, et ses entrailles sont déposées en l'église (rouverte depuis 2019) du château de Châlus-Chabrol. Cette partition du corps (dilaceratio corporis, « division du corps » en cœur, entrailles et ossements) avec des sépultures multiples est une pratique initiée au milieu du XIe siècle par les chevaliers et souverains du royaume d'Angleterre et du Saint-Empire romain germanique morts en croisade ou loin du lieu de sépulture qu'ils avaient choisi[30].

Selon Roger de Hoveden, Philippe de Cognac, fils illégitime supposé de Richard, aurait vengé la mort de son père en assassinant Adémar de Limoges[31].

En , Jean succède à Richard sur le trône d’Angleterre. Les barons d'Anjou, du Maine et de Touraine le rejettent initialement, lui préférant Arthur de Bretagne, neveu de Richard et Jean, dont les droits sont juridiquement meilleurs que les siens.

Autour de Richard[modifier | modifier le code]

Caractère et réputation[modifier | modifier le code]

Richard est très respecté par son plus grand rival militaire, Saladin, ainsi que par l’empereur Henri, mais il est également haï par nombre de ses anciens amis, en particulier le roi Philippe Auguste.

Il se soucie peu de sa propre sécurité : la blessure reçue lors du siège de Châlus, qui aura raison de lui, ne se serait pas produite s’il avait été correctement protégé par une armure ; par la suite, l'infection aurait pu être évitée. Un incident très similaire s’était déjà produit dix ans auparavant lorsque, combattant contre son père, il avait rencontré, Guillaume le Maréchal, qui l'avait désarmé lors d'un affrontement. Richard fut défait et dut l'implorer de lui laisser la vie sauve.[pas clair].

La réputation de courage et de vaillance qui lui valut le surnom de Cœur de Lion est apparue très tôt, sans doute de son vivant : ainsi Joinville écrit déjà (Vie de Saint Louis, chap. CVIII) :

Li roys Richars fist tant d'armes outre mer à celle foys que il y fu, que quant li cheval aus Sarrazins avoient peur d'aucun buisson, leur maistre leur disoient: «Cuides-tu, fesoient-ils à leur chevaus, que ce soit li roys Richars d'Angleterre?» Et quant li enfant aus Sarrazinnes breoient, elles leur disoient: «Tay-toi, tay-toi, ou je irai querre le roy Richart, qui te tuera.»

Richard et les arts[modifier | modifier le code]

Richard est un mécène, protecteur des troubadours et trouvères de son entourage ; il est également poète[32],[33]. Il est lui-même intéressé par l'écriture et la musique et on lui attribue deux poèmes qui nous sont parvenus. Le premier est un serventois en langue d’oïl, Dalfin je us voill desrenier, le second est une complainte en langue d'oc, Ja nuns hons pris[33],[G 4].

Ja nuls hom pres par Richard (en langue occitane)

I Ja nuls hom pres non dira sa razon,
Adrechament, si com hom dolens non;
Mas per conort deu hom faire canson.
Pro n'ay d'amis, mas paure son li don;
Ancta lur es si, per ma rezenson,
Soi sai dos ivers pres.
...
V Suer comtessa, vostre pretz soberain,
Sal Dieus, e gart la bela qu'ieu am tan,
Ni per cui soi ja pres[34].


Ja Nus Hons Pris (en langue d’oil)

I Ja nus hons pris ne dira sa raison,
Adroitement, se dolantement non;
Mais par effort puet il faire chançon.
Mout ai amis, mais povre sont li don;
Honte i avront se por ma reançon —
Sui ça deus yvers pris.
...
VII Contesse suer, vostre pris soverain,
Vos saut et gart cil a cui je m’en clain —
Et por cui je sui pris.

Robin des Bois[modifier | modifier le code]

La légende de Robin des Bois, d'abord située sous le règne d'Édouard II (vers 1322), est déplacée pour la première fois par John Major en 1521, pour la situer au règne de Richard Ier[35]. En outre, il n'y a pas de certitude historique sur Robin, qui peut avoir vécu au XIIe siècle, au XIIIe ou XIVe siècle. C'est donc bien plus tard qu’est établi un lien entre les deux hommes, en affirmant que le but poursuivi par Robin est de restaurer Richard sur le trône usurpé par le prince Jean lors de la captivité de Richard, entre 1192 et 1194, alors qu'en réalité Richard n'avait guère plus de soutien populaire en Angleterre que son frère Jean[36].

Sexualité[modifier | modifier le code]

L’amitié entre Philippe Auguste et Richard, qui se connaissaient depuis l'enfance, a parfois été assimilée à une relation homosexuelle, notamment par l'historien britannique John Harvey, en 1948[B 1]. Pour l'historien britannique John Gillingham, biographe de Richard Cœur de Lion, cette idée d'un roi homosexuel, apparue au XXe siècle, s'appuie sur des interprétations anachroniques des éléments connus[32]. Pour lui, la sexualité de Richard ne peut être établie avec certitude[32]. Pour l'historien William E. Burgwinkle, le fait qu'il n'y ait pas de preuves formelles de son homosexualité ne doit pas pour autant faire conclure à son hétérosexualité[B 2].

Certains chroniqueurs du XIIe siècle, notamment Benoît de Peterborough, parlent d'« amour » entre les deux jeunes hommes qu'étaient alors Richard et Philippe Auguste, et soulignent qu'ils partageaient le même lit[B 3]. Ce lien très fort unissant les deux hommes est définitivement brisé peu après et se transforme en haine[B 3].

Quoi qu'il en soit, ses contemporains le supposent hétérosexuel[32]. L'historien Jean Flori n'adhère pas à la thèse d'un roi homosexuel[F 3]. Pour lui, conclure à une relation homosexuelle relève d'une interprétation trop « moderne » du terme « amour » et il ajoute que partager le même lit « n'avait pas alors la connotation sensuelle qu'on peut y déceler aujourd'hui »[F 6]. Toutefois, sur la base des récits des pénitences de Richard en 1191 et 1195 pour des péchés de sodomie et de bougrerie, Jean Flori conclut à la probabilité d'une bisexualité[F 7]. Pour l'historien William E. Burgwinkle, rien dans les chroniques contemporaines ne permet d'affirmer qu'en dehors de la forte affection qu'il avait à l'égard de Philippe Auguste, Richard ait été épris de quiconque, homme ou femme[B 4].

À 34 ans, sous la pression de sa mère, Richard épouse Bérengère de Navarre. Le couple se voit très rarement et ce mariage est avant tout un mariage de convenance[B 5]. D'après le chroniqueur contemporain Roger de Hoveden, après l'avertissement d'un ermite et étant tombé subitement malade, Richard fait pénitence pour s'être éloigné de sa femme et se réconcilie charnellement avec elle[B 6]. Il ne montre toutefois aucune volonté visible de concevoir un héritier[B 6].

Le chroniqueur contemporain Benoît de Peterborough accuse aussi Richard de viols sur des femmes du peuple[B 4]. Pour Burgwinkle, un viol n'est pas l'indication d'un désir sexuel pour les femmes mais un désir de contrôle et dans le cas de Richard, certainement un contrôle politique[B 4]. Sa conclusion est qu'affirmer que Richard Cœur de Lion était hétérosexuel est illusoire[B 7].

Richard a un fils illégitime, Philippe de Cognac[32], avec une maîtresse inconnue. Ce dernier épouse Amélie de Cognac († 1199), fille d'Itier, seigneur de Cognac, Villebois et Jarnac. Philippe de Cognac aurait vengé son père en assassinant, en 1199, Adémar V de Limoges.

Ascendance[modifier | modifier le code]

Dans l'art et la culture[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Richard Cœur de Lion dans l'art et la culture

Il existe de nombreuses représentations artistiques de Richard Coeur de Lion.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. p. 1.
  2. a et b p. 20.
  3. a b et c p. 49.
  4. p. 100.
  5. p. 87.
  6. p. 455.
  7. p. 464.
  • (en) John Gillingham, Richard I, Londres, Yale University Press, (1re éd. 1999), 400 p. (ISBN 0-300-09404-3).
  1. p. 24.
  2. p. 212.
  3. p. 214-125.
  4. p. 255.
  1. p. 73.
  2. p. 74.
  3. a et b p. 76.
  4. a b et c p. 79.
  5. p. 78.
  6. a et b p. 81.
  7. p. 85.

Autres sources[modifier | modifier le code]

  1. Marguerite-Marie Ippolito, Richard Cœur de Lion et le Limousin, Éditions L'Harmattan, 1999, [lire en ligne] p. 72.
  2. (en) Généalogie de Richard Cœur-de-lion sur le site Medieval Lands.
  3. (en) Ralph V. Turner et Richard R. Heiser, The Reign of Richard Lionheart, Ruler of the Angevin empire, 1189–1199, Longman, (ISBN 978-0-582-25659-0).
  4. « Oui et non » pour sa tendance à changer rapidement d’humeur, surnom donné par Bertran de Born, un chevalier troubadour, ami de sa mère.
  5. Amin Maalouf, Les Croisades vues par les Arabes, J'ai lu, , 318 p. (ISBN 2-290-11916-4), V, chap. XI (« L'impossible rencontre »)
    citation de Bahaeddin Ibn Chaddad, secrétaire particulier et biographe de Saladin, p. 239
    .
  6. Les poèmes de Richard Cœur de Lion ont été interprétés et enregistrés par l'Ensemble Alla Francesca.
  7. Robert de Torigni, Chronique dans Chronicles of the reigns of Stephen, Henry II, and Richard I, éd. R. Howlett, tome 4, p. 240.
  8. (en) John Ashdown-Hill, Royal Marriage Secrets : Consorts & Concubines, Bigamists & Bastards, The History Press, , p. 87.
  9. Ralf V. Turner, Aliénor d'Aquitaine, Paris, Fayard, , 485 p. (ISBN 978-2-213-66286-2), p. 233
  10. Hoveden dans Jean Flori, Aliénor d'Aquitaine, la reine insoumise,Payot, Paris, 2004, p. 149.
  11. Robert de Sablé.
  12. a b et c Amboise, L'Estoire de la guerre sainte, v. 372 et suiv.
  13. Gesta Henrici II et Gesta Regis Ricardi.
  14. Robert de Sablé (11??-1193).
  15. Aliénor d'Aquitaine, la reine mère.
  16. « Richard Cœur de Lion et Blondel | Voyages du patrimoine mondial en Europe », sur visitworldheritage.comhttps (consulté le ).
  17. Achille Luchaire, Louis VII, Philippe-Auguste, Louis VIII (1137-1226), t. III, 1re partie, Paris, Librairie Hachette, coll. « Histoire de France depuis les origines jusqu'à la Révolution », , 417 p. (lire en ligne), p. 112.
  18. Histoire de la conquête de la Normandie par Philippe-Auguste en 1204, Adolphe Poignant, 1854, [lire en ligne] p. 48.
  19. Frédéric Bey « Philippe Auguste, la grande stratégie capétienne », Histoire de France (septembre-octobre 2012), p. 18.
  20. André Davy, Les barons du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits et introuvables du patrimoine Normand », , 319 p. (ISBN 978-2-91454-196-1), p. 116.
  21. Le Cœur de Lion d'Eriamel et Pierre Liger, édition Assor Hist & Bd, 2015, restitue tout ce parcours avec citations des textes de Guillaume le Breton, Raoul de Coggeshall, Roger de Hoveden, Rigord, Guillaume de Newburgh, Raoul de Dicet.
  22. Jean Baptiste Honoré Raymond, Histoire de Philippe-Auguste, 1842, [lire en ligne] p. 412.
  23. Bulletin du bibliophile et du bibliothécaire - Société des amis de la Bibliothèque nationale et des grandes bibliothèques de France, 1860, [lire en ligne] p. 192.
  24. Jean-Charles-Léonard Simonde de Sismondi, Histoire des Français, Bruxelles, H. Dumont, 1836, tome 4, pp. 173-174 et 183-189.
  25. Pierre-François-Dominique Hersan, Histoire de la ville de Gisors, Imprimerie et librairie de Lapierre, 1858, p. 98-108.
  26. Jean Favier, Les Plantagenêts. Origine et destin d'un empire, Tallandier, 2015, p. 639.
  27. Hercule Géraud, « Mercadier. Les routiers au treizième siècle », Bibliothèque de l'école des chartes, année 1842, vol. 3, no 1, p. 433-434.
  28. (en) John Gillingham, Richard the Lionheart, Butler and Tanner Ltd, 1989, p. 16.
  29. Jean Flori, Richard Cœur de Lion : le roi-chevalier, Paris, Biographie Payot, 1999, p. 234-253.
  30. Alexandre Bande, Le cœur du roi : les Capétiens et les sépultures multiples, XIIIe – XVe siècles, Paris, Tallandier, , 254 p. (ISBN 978-2-84734-467-7, présentation en ligne).
  31. Généalogie d'Adémar (Boson) IV de Limoges sur le site Medieval Lands qui cite en référence : Given-Wilson, C. and Curteis, A. (1988) The Royal Bastards of Medieval England (Routledge), p. 126.
  32. a b c d et e John Gillingham, « Richard I (1157–1199) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, septembre 2004 ; édition en ligne, janvier 2008.
  33. a et b « Richard Ier Cœur de Lion », Dictionnaire de la musique, Larousse, 2005.
  34. History of the Conquest of England by the Normans: Its Causes, and Its Consequences, in England, Scotland, Ireland, & on the Continent. Volume II. By Augustin Thierry (Histoire de la Conquête de l'Angleterre par les Normands : Ses Causes et Ses Conséquences en Angleterre, en Écosse, en Irlande et sur le Continent. Tome II. Par Augustin Thierry ), D. Bogue, 1847, p. 435.
  35. John C. Leeds, « Universals, Particulars, and Political Discourse in John Mair’s Historia Maioris Britanniae », dans The Impact of Latin Culture on Medieval and Early Modern Scottish Writing, Medieval Institute Publications (lire en ligne), p. 85–104.
  36. (en) James Clarke Holt, Robin Hood, Thames & Hudson, , p. 36.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]