Poisson rouge

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Carassius auratus, Carassius auratus auratus • Carassin doré, Cyprin doré

Le Poisson rouge ou Carassin doré (Carassius auratus) est une espèce de poissons d'eau douce appartenant à la famille des Cyprinidés. Sélectionné dans les élevages, on retrouve ce poisson d'eau froide dans les bassins du monde entier mais également dans les aquariums et réserves d'eaux pluviales dans lesquelles il permet d'éviter la présence de moustiques. Il est considéré de nos jours comme un animal domestique. Les formes ornementales telles que nous les connaissons au XXIe siècle sont issues de la forme sauvage de l'espèce, un Carassin de couleur gris doré, proche du Carassin commun, vivant dans les eaux douces, calmes et tempérées d'Europe et de Chine. L'élevage sélectif pratiqué depuis les premières dynasties chinoises a permis d'obtenir des variétés dont la morphologie n'a plus beaucoup de points communs avec le carassin doré sauvage, variétés qui font l'objet de concours.

C'est un poisson résistant, dont l'espérance de vie est de 30 ans, avec un record du monde de plus de 43 ans. Il peut parfaitement être maintenu en captivité dans un bassin ou dans un très grand aquarium. En revanche, le traditionnel bocal est de plus en plus dénoncé, voire interdit dans certains pays, car il ne permet pas d'assurer le bien-être de ce poisson qui, à l'âge adulte et selon la variété, mesure entre 15 et 47 cm de longueur. En aquariophilie, il est l'un des poissons les plus populaires au monde.

Dénominations[modifier | modifier le code]

Description de l'espèce[modifier | modifier le code]

Forme sauvage[modifier | modifier le code]

Le carassin doré sauvage est un poisson de couleur gris doré de forme simple, mais l'espèce a considérablement évolué au cours des siècles dans les élevages. Le corps est allongé, la queue et les nageoires petites par rapport au corps. À l'âge adulte, il mesure en moyenne 20 cm avec une large disparité entre les individus dont la longueur peut varier entre 10 et 35 cm.

Le dimorphisme sexuel, c'est-à-dire la différence entre le mâle et la femelle, n'est généralement pas apparent. Il faut attendre la période de reproduction (le frai) pour que l'aspect plus arrondi du corps des femelles et de discrètes modifications au niveau de l'anus de celles-ci, quand elles s'apprêtent à pondre, permettent de les distinguer des mâles qui développent de leur côté des sortes de nodules (les boutons de noce) sur les ouïes et les nageoires postérieurs (nageoires pelviennes)[9].

Formes d'élevage[modifier | modifier le code]

Le poisson rouge commun de bassin diffère peu de la forme sauvage, si ce n'est par sa couleur plus vive. Il mesure en moyenne 20-30 cm en bassin avec, comme pour le carassin doré sauvage, une large disparité entre les individus dont la longueur varie en moyenne entre 10 et 35 cm. Toutefois pour le poisson rouge commun, un record de 47,4 cm est attesté, aux Pays-Bas[10]. Les autres variétés domestiques sont généralement plus petites. Ainsi la comète, le shubunkin, le sarasa et le carassin noir, aussi rustiques que le poisson rouge commun, dépassent rarement les 20 cm en bassin. Les variétés moins rustiques, aux caractéristiques physiques particulières obtenues par mutations comme le télescope aux yeux proéminent, la lorgnette de ciel, aux yeux retournés vers le haut, etc., sont également plus petites mais aussi beaucoup moins actives ce qui les rend plus aptes à la vie en aquarium.

Variétés[modifier | modifier le code]

Toutes sortes de variétés colorées sont apparues, de même que des mutations plus importantes au niveau de la forme du corps, très recherchées chez ces poissons ornementaux.

Après plusieurs croisements et sélections, de nouvelles variétés ont été créées, comme l'oranda, le comète, le télescope, la tête de lion, l'uranoscope… Dans ces cas, les couleurs mais aussi la morphologie des poissons ont été considérablement modifiées par mutations progressives. Les poissons peuvent avoir un corps plus rond, une queue double voire triple, des excroissances sur la tête, une nageoire dorsale plus haute, voire absente…

Il existe de nombreuses variétés dites de « poissons rouges »[11], en voici quelques-unes :

Poisson rouge commun Black Moor Bubble Eye
Le Poisson rouge commun ne diffère que par la couleur de son plus proche parent. Il existe de nombreuses variétés de couleurs dont le rouge, orange / or, blanc, noir et jaune. Le Black moor est une variété originale de poisson télescope qui a des yeux caractéristiques exorbités. On l'appelle aussi popeye, telescope, kuro demekin au Japon et œil-de-dragon en Chine. Le Bubble Eyes ou Uranoscope présente deux poches semi-translucides sous les yeux. Si ces poches se crèvent, elles ne peuvent pas se régénérer (sauf si la peau de la bulle est encore présente alors elle regonflera tranquillement). Il s'agit donc d'une variété très fragile.
Céleste Comète Queue d'éventail
Le céleste a une double queue et une paire d'yeux télescopes regardant vers le ciel. La comète est la variété la plus commune aux États-Unis. Il est semblable au poisson rouge commun, sauf un peu plus petit et plus mince, et se distingue surtout par sa longue queue fourchue. La queue d'éventail est la forme occidentale du Ryukin et possède un corps en forme d'œuf, une nageoire dorsale haute, une longue nageoire caudale quadruple et aucune bosse sur le dos.
Tête de lion Oranda Perlé
La tête de Lion n'a pas de nageoire dorsale et a une excroissance sur toute la tête, pouvant faire penser à une crinière de lion. Ce poisson est le précurseur du ranchu. L'oranda présente une excroissance sur le dessus de la tête. Lorsque cette excroissance recouvre aussi les opercules brachiaux, le poisson est appelé « oranda hollandais » ou « tête de lion hollandais ». Le perlé a des écailles proéminentes en forme de perle, d'où son nom.
Pompon Ryukin Shubunkin
Le Pompom possède des excroissances des tubercules naseaux.
Le ryukin est reconnaissable par son long voile double sur sa nageoire caudale. Il a un corps particulièrement étiré en hauteur, avec une cassure entre la tête et le corps. Le shubunkin a une queue simple et possède une couleur bigarrée, rouge, noire, blanche et bleutée. Il existe plusieurs variétés de Shubunkin.
Télescope Ranchu Panda Moor
Le télescope a les yeux hypertrophiés et parfois asymétriques. Le ranchu ou tête de buffle est semblable à la tête de lion, a une excroissance moins développée, une tête plus triangulaire, et possède un dos plus voûté que le tête de lion. Sa nageoire caudale est située plus basse. Le panda moor a un motif de couleur caractéristique en noir et blanc et les yeux globuleux.
Queue voile Poisson rouge-papillon Météor
La queue voile est connue pour sa queue longue et double. Sans nageoire caudale, mais avec une nageoire anale très développée
Lionchu Poisson rouge œuf de poisson Shukin
Le lionchu est une variété de poissons rouges qui résulte du croisement d'un lionheads et d'un ranchu. Le poisson rouge œuf de poisson n'a pas de nageoire dorsale et a une forme ovoïde prononcée. Le Shukin est issu du croisement d'un Ranchu et d'un Oranda à la fin du XIXe siècle au Japon.

Mode de vie et reproduction[modifier | modifier le code]

Ce poisson d'eau douce est une espèce adaptable qui vit en bancs. Il est omnivore à tendance insectivore et détritivore. En extérieur il trouve en principe de la nourriture vivante (principalement des insectes tombés à l'eau) et végétale en quantité suffisante sans apport de la part de l'homme et se reproduit librement.

C'est une espèce très résistante, qui s'adapte facilement aux conditions environnementales. L'espérance de vie d'un poisson rouge est de trente ans, du moins tant qu'il est maintenu dans de bonnes conditions[12]. Des records de longévité de près de 50 ans ont même été enregistrés[13].

Toutefois, les poissons rouges ont des prédateurs naturels comme les oiseaux pêcheurs (corvidés, hérons…), les serpents aquatiques (couleuvres) ou les gros batraciens, et jusque dans les aquariums où les chats domestiques plongent volontiers la patte.

Reproduction[modifier | modifier le code]

Au printemps, quand l'eau atteint 14 à 16 °C, les poissons rouges s'apprêtent à se reproduire.

Le mâle atteint sa maturité sexuelle à deux ans et la femelle à trois ans. Les femelles sont plus rondes et plus pleines que les mâles quand arrive la période de fécondation. On reconnaît qu'elles sont prêtes à pondre car le ventre devient mou et l'orifice génital paraît proéminent. À cette période les mâles libèrent facilement de la laitance lorsqu'ils sont manipulés. Ils portent des « boutons de noce » blancs et rugueux sur les opercules ainsi que sur le premier rayon des nageoires pectorales qui sont souvent plus développées que chez les femelles.

La reproduction est appelée « le frai ». La femelle accompagnée de plusieurs mâles prend appui sur les supports (frayères) disponibles pour pondre. Les ovules et la laitance sont libérés en pleine eau et c'est à ce moment que doit avoir lieu la fécondation. Au contact de l'eau, les protéines qui couvrent l'œuf commencent à devenir adhésives, l'œuf s'hydrate et se gonfle, et le micropyle se referme. Les ovules qui n'ont pas été fécondés à ce stade sont perdus. Les œufs adhèrent alors aux végétaux et aux surfaces environnantes. L'incubation peut commencer. Les œufs qui sont trop agglomérés les uns aux autres, tombés au sol ou dans un réduit mal oxygéné risquent fort d'être perdus par manque d'oxygène ou contact pathogène.

L'éclosion des œufs restant a lieu après moins d'une semaine. La durée de l'embryogénèse est proportionnelle à la température et peut demander de six à trois jours dans une eau respectivement de 16 à 24 °C. À l'éclosion, les extrémités de l'appareil digestif (bouche et anus) de la larve ne sont pas encore ouverts, mais celle-ci dispose d'une réserve vitelline qui lui apporte l'énergie et les nutriments nécessaires pour achever sa formation.

Cependant, n'ayant pas encore de vessie natatoire, la larve coule et ne peut tenir en eau sans fournir un effort considérable. Elle cherche donc à s'accrocher aux supports qu'elle trouve. Cette période dite de résorption de la vésicule peut demander deux à quatre jours (toujours selon la température).

Dès qu'elle en est capable, la larve vient à la surface capter une bulle d'air qui vient gonfler sa vessie natatoire et lui permet ainsi de nager normalement. À partir de ce moment, elle doit commencer à se nourrir (infusoires, rotifères, débris végétaux…).

D'abord bruns, les alevins acquièrent leur coloration définitive durant les trois ou quatre premiers mois de leur vie[14], en fonction de la température de l'eau.

La mémoire du poisson rouge[modifier | modifier le code]

Le poisson rouge aurait la mémoire de la douleur pendant au moins 24 h et peut être entraîné à garder la mémoire d'un événement jusqu'à trois mois, d'après une étude réalisée par l'Université de Plymouth. Une étude réalisée ultérieurement à l'Université Queen's de Belfast a confirmé qu'il ressent la douleur et peut apprendre à l'éviter dans un aquarium où il reçoit des décharges électriques dans certains secteurs. Il mémorise également l'heure de distribution de la nourriture[15],[16], et peut apprendre à réagir à des signaux lumineux pour recevoir des aliments[17]. Les soi-disant 9 secondes seulement d'attention du poisson rouge ne sont donc que des rumeurs[18].

Classification[modifier | modifier le code]

Des recherches sont en cours afin de déterminer si Carassius auratus a évolué pour donner des sous-espèces, et combien[19]. De plus, relâchés dans la nature, les poissons rouges s'hybrident facilement avec d'autres Cyprinidés. Ainsi, il n'est pas certain que le poisson rouge d'élevage se distingue suffisamment de l'espèce souche pour justifier le statut de sous-espèce[19].

Liste des sous-espèces[modifier | modifier le code]

L'existence de sous-espèces fait débat.

Selon World Register of Marine Species (6 avr. 2011)[20] :

  • sous-espèce Carassius auratus auratus (Linnaeus, 1758)

Synonymes[modifier | modifier le code]

  • Carassius burgeri Temminck & Schlegel, 1846
  • Carassius coeruleus Basilewsky, 1855
  • Carassius discolor Basilewsky, 1855
  • Carassius discolor Basilewsky, 1855
  • Carassius encobia Bonaparte, 1845
  • Carassius encobia Bonaparte, 1845
  • Carassius grandoculis Temminck & Schlegel, 1846
  • Carassius langsdorfii Temminck & Schlegel, 1846
  • Carassius pekinensis Basilewsky, 1855
  • Cyprinus auratus Linnaeus, 1758
  • Cyprinus chinensis Gronow, 1854
  • Cyprinus gibelioides Cantor, 1842
  • Cyprinus gibelioides Cantor, 1842
  • Cyprinus maillardi Guichenot
  • Cyprinus mauritianus Bennett, 1832
  • Cyprinus nigrescens Günther, 1868
  • Cyprinus thoracatus Valenciennes 1842
  • Neocarassius ventricosus Castelnau, 1872

Le poisson rouge et l'homme[modifier | modifier le code]

Origine et histoire du poisson rouge d'élevage[modifier | modifier le code]

Les poissons rouges sont originaires des rivières, lacs et étangs de Chine où leur domestication est déjà mentionnée en 970 av. J.-C[réf. souhaitée]. Avant le XVIe siècle, seuls les nobles les élevaient. Les poissons rouges étaient particulièrement vénérés sous la dynastie Song (960-1279). Ils ont tout d'abord été conservés dans de riches bocaux de porcelaine puis dans des sphères de cristal[21].

Par la suite, les éleveurs sont parvenus à présenter des variétés de poissons rouges toujours plus étonnantes, à la faveur des croisements et mutations génétiques. Des associations répertorient plus d'une vingtaine de variétés[22] et des concours sont organisés pour présenter les plus beaux spécimens, notamment dans la ville chinoise de Fuzhou, capitale asiatique du marché du poisson rouge[23].

Soins en captivité[modifier | modifier le code]

Poissons rouges nageant entre les plantes d'un bassin
Banc de poissons rouges en bassin.
Aquarium d'eau salie par des poissons entassés
Poissons rouges dans un aquarium pollué et surpeuplé.

Du fait de leur taille adulte, au moins 15 cm de longueur pour les variétés sélectionnées, et jusqu'à 47 cm pour le poisson rouge classique, ces animaux ont énormément besoin d'espace de nage. Les poissons rouges classiques sont adaptés aux grandes pièces d'eau mais, avec des soins et un équipement appropriés, ils peuvent vivre en petit bassin, en viviers ou dans de grands aquariums.

Les poissons rouges vivent dans l'eau froide, entre des températures de 1 °C à 28 °C. Pour les variétés dérivées, comme les queue-de-voile, les télescopes, les oranda, les tête-de-lion, les bubble-eyes... qui sont plus délicates, la température doit être comprise entre 22 °C et 28 °C l'idéal étant 26 °C[24].

L'eau doit avoir un pH plutôt neutre à alcalin (basique) compris entre 7,0 et 8,0, et une dureté de 5 °d GH à 15 °d GH[24].

En aquariophilie, les bacs de gros volume sont recommandés, avec un minimum de 100 L pour un poisson à quoi s'ajoute 50 L par poisson supplémentaire pour les variétés sélectionnées. Il faut donc prévoir un volume d'au moins 150 L pour un couple de variété sélectionnée. En revanche, pour le poisson rouge commun, qui atteint une taille adulte plus importante, il faut un bac de 100 L pour un poisson et 100 litres par poisson supplémentaire. L'aquarium doit aussi être équipé d'une filtration puissante car se sont de gros détritivores.

Maintenance en aquarium
Note : Les informations figurant dans cet encadré sont données seulement à titre indicatif. Lire attentivement le texte.
Origine Chine Eau eau douce
Dureté de l'eau 5 à 15 °GH pH 7 à 8
Température 1 à 30, l'idéale est d'environ 20°C °C Volume mini. - 100 litres minimum pour un poisson rouge de variété sélectionnée et 50 litres par poisson supplémentaire.

- 100 litres minimum pour un poisson rouge commun et 100 litres par poisson supplémentaire.

Alimentation Omnivore à forte tendance insectivore et détritivore[25] Taille adulte 15 à 47 cm selon les races et variétés
Reproduction Ovipare Zone occupée Tout l'aquarium, nage en pleine eau, se nourrit en surface et fouille le fond.
Sociabilité En groupe[26] Difficulté Facile (dans de bonnes conditions de maintenance)

Lors d'un nettoyage complet (remplacement de la totalité de l'eau) la faune bactérienne participant à la dénitrification du milieu est entièrement détruite. Or, celle-ci est essentielle pour maintenir certaines matières nocives à un niveau non préjudiciable à la santé des poissons[27]. Cette population bactérienne se reconstitue, selon le contexte, en 3 à 6 semaines. C'est pour cela que l'on conseille plutôt de faire des changements d'eau fréquents (tous les 15 jours voire plus si nécessaire) mais ne dépassant pas 1/5 du volume total de l'aquarium[28].

La vie en bocal, boule ou petit bac, est donc incongrue[29]. L'espérance de vie normale d'un poisson rouge est d'une trentaine d'années, et il grandit considérablement. Ceux conservés dans de petits volumes sont atteints de nanisme, de difformités et, très souvent, meurent prématurément[30]. De plus, pour ce poisson grégaire, une vie solitaire dans un bocal ne peut être qu'une survie difficile à supporter[31]. Certaines autorités considèrent maintenant le maintien de poissons rouges dans des bocaux ronds comme de la maltraitance. L'Italie, l'Allemagne, les Pays-bas et la Suisse ont même interdit leur utilisation[32].

Alimentation en captivité[modifier | modifier le code]

Nourriture pour poisson rouge disponible dans le commerce sous différentes formes.

Dans les étangs, les mares et les bassins mixtes (eau et plantes) pas trop peuplés, il trouve en principe de la nourriture vivante et végétale en quantité suffisante. En bassin surpeuplé, en vivier et en aquarium, on lui donnera, en complément ou en menu principal, de la nourriture du commerce adaptée.

Le poisson rouge est dit « glouton » puisqu'il peut, lorsqu'il est nourri par l'homme, manger bien plus qu'il ne lui est nécessaire, au risque d'être malade. Pour savoir quelle quantité leur donner, il faut respecter la règle « ne donner que ce qui peut être mangé en 3 minutes ». On conseille généralement[33] de ne nourrir les poissons rouges que deux fois par jour minimum. On peut adapter ainsi la ration en fonction des poissons, de leur taille, leur nombre, leur appétit, la température, etc[réf. nécessaire].

Choisir de préférence des granulés pour poissons rouges submersibles, qui évitent aussi aux poissons de happer de l'air en surface, ce qui provoque parfois des troubles de la vessie natatoire chez les poissons rouges de forme ovoïde. Éviter les daphnies séchées, elles n'ont aucun intérêt nutritif, et le pain, qui gonfle dans leur intestin et peut leur provoquer de graves problèmes de digestion[33].

Si leur espace n'est pas suffisamment planté, il est conseillé[33] de compléter le menu par de la verdure (salade pochée, épinard, courgette…) et, s'il n'est pas situé à l'extérieur, par de la nourriture vivante et/ou congelée (artémies, vers de vase rouges, larves de moustiques…).

Reproduction en captivité[modifier | modifier le code]

En bassin, les poissons rouges s'apprêtent à se reproduire au printemps, quand l'eau atteint 14 à 16 °C. En aquarium, il est nécessaire de baisser la température durant l'hiver si on souhaite tenter une reproduction car le cycle de maturation doit passer par une phase de dormance. Dans un bassin, il faut au moins 50cm de profondeur pour que le fond ne gêle pas, si la surface gêle, il ne faut surtout pas essayer de briser la glace car le choc peut endommager, voire tuer les poissons. Ils peuvent très bien tenir la période sous la glace sans nourriture.

Comportement en captivité[modifier | modifier le code]

Poisson sociable qui vit en banc, mais peut manger ses petits.

Santé[modifier | modifier le code]

poisson rouge en surface aux nageoires repliées
Poisson rouge en bocal : affaibli, nageoires repliées et cherchant l'oxygène en surface.

Le poisson rouge est un animal domestique très apprécié pour sa facilité d'adaptation à l'environnement et son élevage aisé.

C'est un animal volontiers glouton en captivité, dont il faut surveiller l'alimentation. Les maladies et décès surviennent le plus souvent à cause d'un mauvais entretien (aquarium trop petit, mauvaise filtration, alimentation inadéquate, surpeuplement…). Dans des bocaux ou des aquariums d'un trop faible volume les poissons rouges développent une forme de nanisme qui entraîne des malformations des organes, et leur durée de vie est considérablement raccourcie[12].

Il peut aussi développer des points blancs, signe d'une infection parasitaire : l'ichtyophthiriose (à ne pas confondre avec des boutons de noces).

Danger pour la nature[modifier | modifier le code]

Poissons rouges à vendre dans un aquarium

Il ne faut absolument pas relâcher ses poissons dans la nature car outre le fait que cela soit illégal, il peut dévaster un écosystème, dans les petites mares il sera un superprédateur et mangera tous les œufs/jeunes amphibiens qui sont déjà fortement fragilisés. Dans une étendue d'eau plus grande il peut s'hybrider et abimer le patrimoine génétique des habitants.

Statut de protection[modifier | modifier le code]

En France, depuis l'arrêté du [34], fixant la liste des espèces, races ou variétés d'animaux domestiques, il est établi que le poisson rouge est considéré comme une espèce domestique, comme 4 autres poissons, ce qui le protège (théoriquement) de la maltraitance tel que l'élevage dans des aquariums trop petits (< 100 litres) ou le maintien en solitaire.

En France, la cession des poissons rouges en guise de lot, par exemple en fête foraine, est illégale[35],[36].

Marronnage[modifier | modifier le code]

Le marronnage est fréquent. Les poissons rouges relâchés dans la nature se croisent facilement avec d'autres Cyprinidés.

Une étude génétique a montré qu'en Angleterre la plupart des carassins communs (Carassius carassius) capturés s'étaient en fait hybridés avec le poisson rouge (Carassius carassius × Carassius auratus) ce qui pourrait poser des problèmes à long terme pour la survie de l'espèce. En Australie, ce poisson est considéré comme « l'une des pires espèces aquatiques invasives » et un programme destiné à arrêter leur prolifération a été mis en place[37].

Le poisson rouge peut donc être considéré comme une espèce invasive lorsqu'il est relâché dans la nature[38].

Dame à l'aquarium par Lovis Corinth, 1911

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Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. FishBase, consulté le 9 janvier 2014
  2. a b c d e f g et h « Noms communs de Carassius auratus », sur www.fishbase.se (consulté le ).
  3. a b et c « poisson rouge », sur vitrinelinguistique.oqlf.gouv.qc.ca (consulté le ).
  4. a b et c Services publics et Approvisionnement Canada Gouvernement du Canada, « cyprin doré », sur Termium Plus, (consulté le ).
  5. Normalisé par l'Office québécois de la langue française (septembre 1989).
  6. a b c d et e Christian Meyer (éd.), Dictionnaire des Sciences Animales, Montpellier, Cirad, (lire en ligne).
  7. a et b « Carassin doré, Poisson rouge (Français) », sur INPN.
  8. a b c d et e « poisson rouge », sur nomen.at (consulté le ).
  9. Olivier, « La reproduction du poisson rouge : infos et conseils », sur Le monde des animaux, (consulté le ).
  10. Guiness World Records - Longest goldfish : « The world's longest goldfish (Carassius auratus) is owned by Joris Gijsbers and measured 47.4 cm (18.7 in) from snout to tail-fin end on 24 March 2003 in Hapert, The Netherlands. »
  11. « Les variétés de poisson rouge », sur lepoissonrouge.org (consulté le ).
  12. a et b Le poisson rouge dans son bocal - Une association déplorable !!! sur le site Aqua bases, consulté le 17 juillet 2013.
  13. édition 2007 du livre Guinness des records.
  14. Comment assurer la reproduction des poissons de bassin ?, sur le site de Tetra, consulté le 3 février 2014.
  15. Anne-Sophie Faivre Le Cadre, « Le mythe de l’amnésie du poisson rouge », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. Philip Gee, David Stephenson et Donald E. Wright, « Temporal discrimination learning of operant feeding in goldfish (Carassius auratus) », Journal of the Experimental Analysis of Behavior, vol. 62, no 1,‎ , p. 1–13 (PMID 16812735, PMCID PMC1334363, DOI 10.1901/jeab.1994.62-1, lire en ligne, consulté le )
  17. Expérience publique au Palais de la Découverte en 1994. Les résultats expérimentaux sont décrits dans : « Poissons rouges : la mémoire dans l'eau », Revue du Palais de la Découverte, vol. 217,‎
  18. Staff September 21 et 2017, « Your audience is smarter than a goldfish: column », sur strategy, (consulté le )
  19. a et b (en) J. Luo et al. Genetic Diversity in Crucian Carp (Carassius auratus), dans Biochemical Genetics, Volume 37, n° 9-10, 1 octobre 1999, pp. 267-279(13), Ed. Springer Lire le résumé en ligne.
  20. World Register of Marine Species, consulté le 6 avr. 2011
  21. Axelrod H.R., Emmens C.W., Sculthorpe D., Vorderwinkler W., Pronek N. & Burgess W.E. (1977) Poissons exotiques d'aquarium d'eau douce, Imp. O. Van de Putte, Belgique.
  22. Association française du poisson rouge
  23. Concours de beauté "Miss poisson rouge" sur Pêche Master, consulté le 14 avril 2016
  24. a et b Température de l'aquarium et pH sur le site de l'Association Française du Poisson Rouge, consulté en juillet 2013.
  25. Muséum national d’Histoire naturelle Ed. 2003-2020. Inventaire National du Patrimoine Naturel - Carassius auratus (Linnaeus, 1758) : « Cette espèce se nourrit essentiellement de plancton, d’invertébrés benthiques, de matière organique végétale et de détritus. »
  26. (en) Kylie Mohr, « Goldfish aren't the ho-hum fish you thought they were », sur nationalgeographic.com : « If released into the wild, goldfish can group up into what’s called a school. But they don’t need companions to be happy in captivity and are fine if kept separately in a tank. ».
  27. Cycle de l'azote sur le site de l'Association Française du Poisson Rouge, consulté en juin 2010.
  28. [1].
  29. « Les «boules aquariums», une prison pour les poissons rouges? », (consulté le )
  30. L'aquarium [du poisson rouge] - Association Française du Poisson Rouge sur le site Aqua bases, consulté le 17 juillet 2013.
  31. Débuter avec un poisson rouge ou un combattant (betta splendens) Conseils pour néophytes de bonne volonté, consulté en octobre 2011.
  32. Le poisson rouge interdit de bocal à Rome article sur le site de TF1.
  33. a b et c « Nourriture du poisson rouge », sur lepoissonrouge.org (consulté le ).
  34. Arrêté du fixant la liste des espèces, races ou variétés d'animaux domestiques.
  35. « Gagner un poisson rouge dans une fête foraine ? « C’est illégal ! », interpelle une association », Le HuffPost,‎ (lire en ligne)
  36. « Des poissons rouges en lots : polémique à la fête foraine de Reims », sur ici, par France Bleu et France 3, (consulté le )
  37. En Australie, des poissons rouges géants sont dans la nature, Grégor Brany, Slate.fr, 20 août 2016
  38. (en)Australian Goldfish Are Growing into Monsters In the Wild, Bryan Menegus, gizmodo

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Marcel Bourgeois, Poissons rouges - élevage et reproduction. Éditions Bornemann. 1976. 39 pages. Collection : aquariophilie & terrariophilie - (ISBN 2-85182-556-9)
  • C. Peres, 1983. Le carassin doré. Introduction à l'élevage. Monographie de ses principales variétés ornementales. Éd. Centre d'Étude du Machinisme Agricole du Génie Rural des Eaux et des Forêts CEMAGREF Montpellier (FRA) 32p.
  • Renaud Lacroix, Les poissons rouges : Les connaître, les nourrir et les soigner - Installer et entretenir l'aquarium. 2011. 64 pages. Éditeur : Les Éditions Eugen Ulmer. (ISBN 2841384829)
  • Piero Maria Bianchi, Les poissons rouges. 2008. 95 pages. Éditeur : De Vecchi, Collection : Aquario. (ISBN 2732892467)
  • Hans Gonella, Les poissons rouges. 2008. 63 pages. Éditeur : Éditions Artémis, Collection : Poils, Plumes & Cie. (ISBN 2844167535)
  • Peter Stadelmann, Poissons rouges. 2010. 64 pages. Éditeur : Hachette Pratique, Collection : Petits Pratiques Hachette - Animaux. (ISBN 2016211741)

Références taxinomiques[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]