Baccara (jeu)

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Palette du jeu de baccara traditionnelle.
Ce jeu appartient au domaine public
Autre nom Baccarat
Date de 1re édition 1930
Joueur(s) 1
Âge À partir de 18 ans
Durée annoncée 1 minute
habileté
physique

 Non
 réflexion
décision

 Non
générateur
de hasard

 Oui
information
Complète et parfaite

Le baccara ou baccarat est un jeu de cartes où le banquier affronte les joueurs, appelés « pontes ». Il est surtout populaire dans les casinos et s'apparente au jeu du chemin de fer.

Histoire[modifier | modifier le code]

Les origines du jeu sont sujettes à controverse et certaines sources prétendent qu'il remonte au XIXe siècle[1],[2]. D'autres sources affirment que le jeu a été introduit en France depuis l'Italie à la fin du XVe siècle par des soldats revenant des Guerres d'Italie pendant le règne de Charles VIII[3],[4].

Le baccarat était populaire parmi la noblesse française depuis le XIXe siècle. Pendant l'époque napoléonienne[5] et avant la légalisation des jeux de casino en 1907[6],[7], le baccarat était couramment pratiqué dans des salles de jeux privées en France. À cette époque, le Baccarat Banque est la forme la plus ancienne du baccarat, un jeu à trois personnes mentionné dans Album des jeux de Charles Van-Tenac[8],[9]. Plus tard, le Chemin de Fer est apparu en tant que jeu à deux personnes et à somme nulle dérivé du Baccarat Banque.

Le Baccarat Punto Banco, dans lequel le parieur mise sur la victoire de la main du Joueur ou de la Banque, a marqué un tournant important dans le développement du baccarat moderne. Il s'est développé en tant que jeu banqué par la maison à La Havane dans les années 1940 et est devenu la forme la plus populaire de nos jours[10].

Les casinos américains génèrent une part croissante de leurs revenus grâce au jeu de baccarat. Par exemple, en mai 2012, seulement 18,3 % des gains totaux des tables de jeu du Nevada provenaient du baccarat. Cependant, en mai 2013, ce pourcentage a augmenté à 33,1 % et en mai 2014, il a atteint 45,2 %[11].

Règles[modifier | modifier le code]

Fonctionnement du jeu[modifier | modifier le code]

Le baccara se joue avec six à huit jeux de 52 cartes classiques. L'objectif du joueur est de prédire qui de la banque ou des joueurs gagnera la partie.

La valeur des cartes au baccara est particulière. L'As vaut 1 point, les cartes de rang inférieur à 10 sont égales à leur valeur nominale (un 5 vaut cinq points) et les cartes 10, valet, dame et roi valent zéro points.

Valeur des cartes
Carte Valeur
As 1 point
2 à 9 Valeur faciale
10 à roi 0 point

Pour le comptage des points, la règle suivante s'applique : on additionne la valeur des cartes et on conserve le chiffre des unités. Par exemple, un 9 et un as valent 0 points (9 + 1 vaut 10, donc on compte 0 point), une paire de 6 vaut 2 points.

Déroulement[modifier | modifier le code]

Le jeu se déroule en plusieurs étapes. Les joueurs commencent par miser sur un des deux tableaux, c'est-à-dire la banque ou les joueurs. Les joueurs peuvent également miser sur une égalité. Les mises minimale et maximale sont fixées par le casino.

Une fois que les joueurs ont misé sur le tableau de leur choix, le croupier tire deux cartes pour le tableau des joueurs et deux cartes pour le tableau de la banque.

Une fois le tirage effectué, le nombre de points des joueurs et de la banque sont comptés selon la règle citée précédemment. La suite du jeu dépend du nombre de points de chaque tableau. Le joueur joue toujours en premier.

Déroulement possible du baccara
Tableau Score Exemple Action
Joueur Supérieur ou égal à 6 4 3 Fin du tirage
Inférieur à 6 5 K Une troisième carte est distribuée
Banque Supérieur à 6 2 7 Fin du tirage
6 6 K Si le score du joueur est compris entre 6 et 7, une troisième carte est distribuée
5 3 2 Si le score du joueur est compris entre 4 et 7, une troisième carte est distribuée
4 A 3 Si le score du joueur est compris entre 2 et 7, une troisième carte est distribuée
3 J 3 Si le score du joueur n'est pas égal à 8, une troisième carte est distribuée
Inférieur à 3 2 K Une carte troisième est distribuée
Lecture du tableau :
Si le joueur a 5 points, une nouvelle carte est attribuée, puis la banque joue.
Si le joueur a 7 points et la banque a 5 points, le joueur conserve ses deux cartes et la banque tire une troisième carte.
Si le joueur a 8 points et la banque a 6 points, le tirage est terminé.

Une fois la troisième carte éventuellement distribuée, le nombre de points final de chaque tableau est compté. Le vainqueur est celui qui s'approche le plus de 9 points.

Les joueurs gagnent s'ils ont misé sur le tableau gagnant.

Paiement[modifier | modifier le code]

Le rapport aux joueurs varie selon les casinos, mais est généralement le suivant :

  • Gain de la banque : 0,95 pour 1 ;
  • Gain du joueur : 1 pour 1 ;
  • Égalité (en anglais : tie): 8 pour 1.

En cas d'égalité, les mises placées sur un tableau reviennent aux joueurs.

Mises secondaires[modifier | modifier le code]

Certains casinos proposent de parier sur une paire de la banque ou des joueurs. Les mises secondaires sont indépendantes du jeu principal. Les joueurs peuvent perdre au jeu principal et gagner sur une mise secondaire. Le rapport pour une mise de type « paire » est généralement de 11 pour 1. Seul les deux premières cartes tirées pour chaque tableau sont comptabilisés pour ce type de mise secondaire.

Par exemple, si le joueur mise 10  sur une paire de la banque, et que les deux premières cartes de la banque forment une paire, il remporte 110 .

Probabilités[modifier | modifier le code]

La probabilité que la banque gagne est légèrement supérieur à celle du joueur (45,8 % contre 44,6 %) en raison de l'attribution d'une troisième carte à la banque en fonction du score du joueur. C'est pour cette raison que le paiement en cas de victoire de la banque est plus faible que celui du joueur. L'avantage pour le casino est de 1,06 % sur les mises « banque gagnante » et de 1,24 % sur les mises « joueurs gagnants ».

L'égalité se produit dans environ 9,6 % des cas. Avec un paiement de 8 pour 1, le casino a un avantage très important sur les mises « égalité », d'environ 14,36 %. À long terme, le joueur est donc fortement perdant s'il ne mise que sur l'égalité.

Dans la culture[modifier | modifier le code]

Ce jeu est devenu célèbre par le film James Bond 007 contre Dr No, où le héros y joue contre Sylvia Trench. On le voit également jouer dans Opération Tonnerre contre Emilio Largo, dans Au service secret de Sa Majesté (où James Bond rencontre sa future femme), Rien que pour vos yeux (lors de la scène à l'Achilleion) ou dans GoldenEye au casino de Monte-Carlo. Enfin, dans le premier roman de Ian Fleming, Casino Royale, Bond affronte au baccara son ennemi, Le Chiffre.

Il apparait également comme un élément clé du plan déroulé par l'équipe dans la série Mission Impossible, en 1966 dans l'épisode 6 (« Enjeux ») de la saison 1. En effet, il est essentiel de connaître le décompte des points pour mesurer les réactions des deux joueurs face à face à la distribution des cartes et au système de triche mis en place.

Dans Rush Hour 3 en 2007, les personnages principaux James Carter et Geneviève se rencontrent pour la première fois en jouant au baccara dans un casino à Paris. Au départ, Carter n'a pas les moyens de jouer, mais Geneviève le couvre. Incertain des règles du jeu, Carter demande d'abord une carte supplémentaire comme s'il s'agissait d'un blackjack, puis pense qu'il a une bonne main (3 rois), sans savoir qu'il n'a plutôt aucun point. Le croupier explique la situation et Geneviève gagne[12].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean Boussac. Le Baccara / Encyclopédie des jeux de cartes. Paris, 1896, p. 226–235.
  • Theodore Whiting. The History of Baccarat / Center for Gaming Research. Number 3, May 2010.
  • Poker closeup.jpg baccarat / casinos gather all the camps in one place, whether it is online 14 สิงหาคม 2562

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. David Parlett, « Blackjack: Jeux de compte de face apparentés » [archive du ], sur Gourmet Games, David Parlett (consulté le )
  2. Thierry Depaulis, « Le jeu de Dawson : Blackjack et Klondike », The Playing-Card, vol. 38, no 4,‎ , p. 238 (lire en ligne)
  3. « The Academy, Volume 41 page 207 » [archive du ], sur Google Livres, (consulté le )
  4. « Dictionnaire de la conversation et de la lecture page 336 » [archive du ], sur Bibliothèque nationale de France (consulté le )
  5. Simon George, « Le droit public des jeux émergence et mutations d'une forme originale de maîtrise étatique », Pouvoirs, vol. 139, no 4,‎ , p. 77–89 (ISSN 0152-0768, DOI 10.3917/pouv.139.0077, lire en ligne, consulté le )
  6. « Loi du 15 juin 1907 réglementant le jeu dans les cercles et les casinos des stations balnéaires, thermales et climatériques - Légifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
  7. « La Légalité des Casinos en Ligne en France », sur GitCenter (consulté le )
  8. Charles Van-Tenac, Album des jeux, Paros, Gustave Harvard, (lire en ligne)
  9. Catherine Perry Hargrave, Histoire des cartes à jouer et bibliographie des cartes et des jeux, Royaume-Uni, Dover Publications, (lire en ligne Inscription nécessaire)
  10. Hart, G. D. (Réalisateur). (7 décembre 2017). High rollers: A history of gambling in America [Fichier vidéo]. Consulté le 1er mars 2019, sur
  11. « L'échec des programmes de remise pour les gros joueurs », sur CDC Gaming Reports (consulté le )
  12. (en-GB) « Exploring Baccarat In Cinema », sur www.small-screen.co.uk, (consulté le )