Jean-Marc Bustamante

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Jean-Marc Bustamante
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Directeur
École nationale supérieure des beaux-arts
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ToulouseVoir et modifier les données sur Wikidata
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Bernard Bazile (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions

Jean-Marc Bustamante, né le à Toulouse, est un artiste français.

Professeur à l'Académie des beaux-arts de Munich et à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, il est directeur des Beaux-Arts de Paris de [1] à 2018.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jean-Marc Bustamante entreprend tout d’abord des études d’économie, avant de s’initier à la photographie, notamment auprès de Denis Brihat, photographe de natures mortes, puis de William Klein dont il devient l’assistant au milieu des années 1970[2].

À partir de 1978, il réalise des photographies couleur, de grand format, qu’il intitule « Tableaux »[3]. Ce sont principalement des paysages à la lisière des villes dans la banlieue de Barcelone qui vont asseoir sa réputation[4].

Depuis les années 1980, son travail se développe à travers un échange constant entre la sculpture, la peinture et la photographie.

En 1983, il rencontre le sculpteur Bernard Bazile avec lequel il collabore pendant trois ans, sous le nom de BazileBustamante. Sous des formes hétérogènes, ils posent à deux la question de l'objet, au-delà des disciplines[2].

Cette expérience le conduit à développer un travail libre, très ouvert. De la photographie à l'objet, il multiplie les propositions visuelles innovantes sous toutes ses formes. Il met en place à partir du « photographique », qui reste l'essence de son travail, des dispositifs visuels[5].

En 1997, « Something is missing » est une série de photographies prises dans différentes villes que le titre des œuvres ne permet pas d'identifier[6]. Bustamante y recherche des formes simples qui ont une résonance picturale[7].

Plus récemment, le plexiglas devient le support privilégié de son œuvre et l'artiste révèle un profond intérêt pour la couleur.

De même, pour la Biennale de Venise 2003, où il représente la France, il transforme l’espace du pavillon, recréant un monde à la fois réel et imaginaire où le jeu des miroirs, les images flottantes, les portraits photographiques, les lieux de sculptures déplacent les limites du regard autant physiques que psychologiques[8].

Lors de l'exposition en 2006 au musée de Brégence, il investit les quatre étages du musée créant un dispositif lumineux à l'extérieur du bâtiment. Pour l'exposition intitulée « L'horizon chimérique » au musée d'art moderne et contemporain de Strasbourg[9], il collabore avec l'artiste américain Ed Ruscha.

En 2011, une exposition rétrospective de ses sculptures et photographies a lieu à la fondation Henry Moore à Leeds, ainsi qu'une présentation de ses derniers travaux à la villa Médicis à Rome[10]. Dans les années 2012 et 2013, il intensifie la pratique de la peinture produisant plusieurs séries de peintures qu'il expose dans plusieurs pays.

Le , il est élu à l'Académie des beaux-arts, section Peinture, au fauteuil précédemment occupé par Zao Wou-Ki[11].

Autres activités[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Polémiques[modifier | modifier le code]

Au festival international d'art de Toulouse[modifier | modifier le code]

En 2005, dans un entretien avec Xavier Veilhan et Christine Macel, intitulé « La création contemporaine », Jean-Marc Bustamante avait déclaré :

« L'homme a besoin de conquérir des territoires, la femme trouve son territoire et elle y reste ; alors que les femmes cherchent un homme, un homme veut toutes les femmes. La femme, dès qu'elle a trouvé son territoire, elle y reste. Les hommes sont toujours dans la recherche de territoires vierges.[réf. nécessaire] »

En 2013, alors qu'il est directeur artistique du festival international d'art de Toulouse (Fiat), les féministes du groupe toulousain Famuni dénoncent ces propos et l'accusent de « sexisme, de révisionnisme et d’obscurantisme »[14]. La présidente du festival, Mathé Perrin, répond aux accusations faites à l’artiste directeur du festival en expliquant : « c’est un vieux truc ringard qui a dix ans, il a peut-être dit des bêtises dans un échange, mais la meilleure réponse, ce sont les femmes qu’il expose[15]. »

Comme directeur des Beaux-Arts de Paris[modifier | modifier le code]

En 2018, alors qu'il est directeur des Beaux-Arts de Paris depuis trois ans, deux affaires retentissent au sein de l'école. L'une est relative au harcèlement sexuel et l'autre au harcèlement à caractère racial sur les employés de ménage. Accusé de laxisme et d'inaction par un groupe d'étudiants mobilisé contre ces affaires, qui attendaient, depuis des mois, une réaction de la part du directeur, il est entarté et enfariné par ces mêmes étudiants lors d'une cérémonie[16].

Il répond aux accusations d’inactivité en soulignant les actions prises par l’Académie sous sa direction, telles que la création d’une charte de bonne conduite, ainsi que la mise en place d’une cellule d’écoute au sein de l’école[17]. À la suite de l'incident, la ministre de la Culture, Françoise Nyssen, décide de ne pas prolonger son mandat[18]. Bustamante déclare plus tard n’avoir pas été soutenu par la ministre dans cette affaire[18].

En , le dessinateur de BD et professeur aux Beaux-Arts Joann Sfar défend Bustamante. Il affirme que la création de forums de dénonciation anonymes par l'administration plutôt que l’action d'encourager les étudiants à utiliser le système de travailleurs sociaux de l'école n’a fait qu’exacerber plutôt que de résoudre le problème[19]. Sfar écrit que la gestion de l’affaire par le ministère a été un numéro de communication, que les étudiants, les enseignants et l’école continuent à payer cher aujourd’hui. Il ajoute : « notre administration a encouragé des élèves toute l'année dernière à agresser le directeur. Puis quand ils ont fini par le recouvrir de farine, les étudiants sont punis par la même administration[19]. »

Collections publiques (sélection)[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean-Max Colard, Claire Moulène, « L'artiste Jean-Marc Bustamante à la tête des Beaux-arts de Paris », sur Les Inrocks, (consulté le ).
  2. a b c et d Vincent Noce, « Jean-Marc Bustamante - Artiste », Le Journal des arts,‎ (lire en ligne).
  3. Jacinto Lageira, « Jean-Marc Bustamante - Cristallisations - Oeuvres 1978-2011 », sur actes-sud.fr (consulté le ).
  4. Artnet, « Jean-Marc Bustamante », sur artnet.fr (consulté le ).
  5. Bernard Comment, « Jean-Marc Bustamante : derrière le miroir », sur artpress.com (consulté le ).
  6. « Jean-Marc Bustamante », sur citations.savoir.fr/, (consulté le ).
  7. « Exposition personnelle de Jean-Marc Bustamante », sur ekaterina-fondation.ru, (consulté le ).
  8. Flammarion, « Jean-Marc Bustamante », sur paris-art.com (consulté le ).
  9. Thierry Magnier, « L’Horizon chimérique de Jean-Marc Bustamante et Ed Ruscha », sur paris-art.com, (consulté le ).
  10. « Jean-Marc Bustamante, Villa Medici », sur Villa Medici (consulté le ).
  11. a et b Guy Boyer, « L’artiste Jean-Marc Bustamante entre à l’Académie des Beaux-Arts », sur Connaissance des arts, (consulté le ).
  12. Décret du 30 janvier 2008 portant promotion et nomination
  13. « Nomination ou promotion dans l'ordre des Arts et des Lettres janvier 2011 », sur Ministère de la Culture.
  14. Voir sur ladepeche.fr du 17 juin 2013.
  15. Gilles-R. Souillés, « Toulouse. Les féministes ciblent le sexisme dans l'art », sur ladepeche.fr, (consulté le ).
  16. Claire Moulène, « Censure d’un livre évoquant des affaires #MeToo : gros bazar aux Beaux-Arts », sur Libération (consulté le )
  17. Emmanuelle Lequeux, « Des étudiants enfarinent le directeur des Beaux-Arts de Paris », Le Monde,‎ .
  18. a et b Emmanuelle Lequeux, « Jean-Marc Bustamante quitte la direction des Beaux-Arts de Paris », Le Monde,‎ .
  19. a et b Valérie Duponchelle, « Beaux-Arts de Paris : Joann Sfar dénonce une dérive politique du ministère de la Culture », sur Le Figaro, (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]

Galeries[modifier | modifier le code]